samedi 19 avril 2008

Zoom : RaroVidéo, Gargoyle et l'édition italienne

Les Italiens ne font pas qu’émettre des choix politiques pour le moins discutables, comme en témoigne l’élection de l’inoxydable Berlusconi, l’homme providentiel qui plongera sans doute un peu plus nos voisins dans la morosité, ils éditent aussi beaucoup de DVD. Je reviendrai sans doute prochainement sur la dernière tentative en date de Dario Argento, La Terza Madre, dont j’ai pu acquérir une copie piratée sur un marché de Naples (oh, pas bien !). Mon énième séjour dans la patrie du cappuccino m’a d’abord permis de mesurer l’intérêt que les Italiens portent à leur cinéma populaire, qui fait l’objet de moult attentions dans le soin apporté aux éditions de westerns ou de polars, outre l’absence quasi-systématique de sous-titres en anglais. A ce dernier problème, l’éditeur RaroVidéo, dont on a déjà dit le plus grand bien au cours d’un précédent article, remédie aussi souvent que possible. L’œuvre de Fernando Di Leo est à ce titre particulièrement bien traitée car, des onze films du cinéaste parus sous le label «Il cinema segreto italiano», un seul est dépourvu de sous-titres en anglais. Pour des prix très abordables (sans aucune comparaison avec les tarifs de la boutique Movies 2000 par exemple), j’ai donc pu me procurer Colpo in canna (Loaded Guns) avec Ursula Andress, Woody Strode et notre Marc Porel national, Milano Calibro 9 avec Barbara Bouchet, Mario Adorf et notre Philippe Leroy national, et La città sconvolta : Caccia spietata ai rapitori (Kidnap Syndicate) avec James Mason et notre Luc Merenda national. Je pense que ces trois films sont déjà sortis en vidéo en France, mais il faudrait qu’un heureux possesseur des objets se manifeste pour éclairer ma lanterne. L’éditeur milanais enrichit aussi son précieux catalogue de films d’horreur transalpins, proposant pêle-mêle du Fulci, du Bava, du D’Amato et quelques curiosités moins évidentes à zyeuter, comme Il profumo della signora in nero du méconnu Francesco Barilli, dont le visuel est particulièrement attractif.

Les Romains de Gargoyle Video possèdent également un catalogue fort alléchant, comme en atteste leur site Internet très bien configuré (par ici), d’où émerge Il Killer Di Satana, en fait The Sorcerers de Michael Reeves avec un Boris Karloff à l’orée de la mort, que NeoPublishing a très récemment sorti chez nous sous son titre original. Dans cette édition, comme dans l’ensemble du catalogue Gargoyle Video, ne figurent que des sous-titres en italien mais aussi une piste en version originale. Pour l’amateur exclusivement francophone, il convient évidemment de préférer l’édition française, et pour ceux qu’une belle jaquette et un prix raisonnable (10 euro maximum sur place) font saliver, l’édition italienne s’impose.

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