samedi 19 avril 2008

Maurice Ronet, agent secret dans un TVfilm inédit

L’Antre de la Bête revient sur La Déchirure, un inédit télé avec Maurice Ronet et Mimsy Farmer.

Dans les filmographies sérieuses du regretté Maurice Ronet et de la regrettable Mimsy Farmer, un film est systématiquement oublié. Et pour cause, ce film est en réalité un téléfilm, réalisé en 1982, soit l’année précédant la mort de Ronet. La Déchirure drape le comédien d’un costume qui lui sied à ravir : le salaud soudain rattrapé par sa conscience. A l’image de Philippe, politicard véreux tiraillé entre ses ambitions et son confort tranquille, contraint d’appeler son pote Delon à la rescousse dans Mort d’un pourri, le personnage de Cyril se voit submergé par des problèmes de conscience dont il se croyait préservé. Agent secret, porte-flingue d’une obscure organisation chapeautée par une assemblée de vieillards intimidants, Cyril, homme droit, taciturne, discret (en somme, l’agent secret idéal) doit éliminer un individu responsable de «fuites» dans le réseau. Boulot classique. Sauf que la cible se trouve être son meilleur ami. Mieux, c’est même Cyril qui a fait entrer son collègue dans l’organisation. Cyril aura beau plaider l’inexpérience de ce dernier, les patrons estiment qu’il est devenu un danger. Cyril refuse d’accomplir la besogne et donne sa démission. Conscient que cette insubordination lui coûtera la vie, il entend profiter de sa dernière soirée avec sa fragile épouse (Mimsy Farmer)… La Déchirure a la particularité de se dérouler sur 24 heures, du soir où, au Luxembourg, Cyril identifie son camarade comme l’homme à abattre, jusqu’au lendemain, à Paris. Le verbe rare, le regard profond, Maurice Ronet est pratiquement de tous les plans, pour notre plus grande délectation. Le téléaste Franck Apprédéris signe là un vrai polar de cinéma, adapté pour le petit écran. Film rare, désormais enfoui quelque part dans les archives de la télévision. Heureusement, il en existe une copie sur VHS, éditée par Ciné Vidéo Distribution sous un titre plus commercial. C’est a ce jour, à ma connaissance, le seul et unique moyen d’apprécier la chose.

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