samedi 19 avril 2008

Janis Ian sur la BO d'un film de SF japonais

Je suis un grand admirateur de Janis Ian, figure majeure, et hélas bien méconnue de la jeune génération, de cette remarquable mouvance folk des années 60-70 dont le surestimé Bob Dylan (je vais me faire des ennemis, là*), la sublime Joan Baez et les brillants Peter, Paul & Mary furent les chefs de file. Janis Ian, inoubliable compositrice et interprète de "Society's Child" (plaidoyer anti-raciste à déguster ici-même) et "At Seventeen" (sur l'album Between the Lines), reprise chez nous par un Claude François qui ne manquait jamais une occasion de franciser les succès d'outre-Atlantique, est désormais installée au Canada, où elle est de fait plus directement confrontée à la culture francophone. Janis a chanté quelques mots en français à diverses reprises, et notamment sur une chanson intitulée "Toujours gai, mon cher" (qui sont d'ailleurs les seuls mots en français de la chanson) qui sert curieusement de BO sur le générique de fin d'un excellent film de science-fiction japonais, Virus, réalisé par un grand nom du film de yakuza, j'ai nommé Kinji Fukasaku (Le cimetière de la morale, Guerre des gangs à Okinawa et le récent Battle Royale). Il s'agit là de la seule et unique incursion du cinéaste nippon dans une production à portée internationale, qui réunit un superbe échantillon de gueules cassées (Robert Vaughn, Glenn Ford, Chuck Connors, Bo Svenson, George Kennedy, Henry Silva, Sonny Chiba) pour décrire la progression à grande échelle d'une épidémie mortelle, contraignant les derniers survivants de l'Humanité à se réfugier en Antarctique, où la très faible température préserve de la contamination. La chose est sortie en VHS chez MPM, et n'a toujours toujours pas bénéficié d'une édition DVD chez nous (ci-contre, le DVD anglais, car j'ai eu la flemme de scanner la jaquette vidéo). Disposé à acquérir une version de cette chanson, mais ne trouvant aucune information sur une éventuelle commercialisation du titre sur support vinyle ou CD, j'ai donc osé écrire à Janis elle-même pour savoir où dénicher le morceau en question. La dame m'a gentiment répondu en m'informant de la disponibilité, depuis l'année dernière, d'une compilation japonaise (logique) de ses plus grands succès comprenant "You are love", titre anglais de "Toujours gai mon cher", vendue sur Amazon.com pour près de 43 dollars. Une de ses amies me l'aurait bien laissée à 34 dollars, mais peu disposé à payer une telle somme pour un seul titre, je n'ai pas répondu. J'espère que la belle Janis ne m'en a point fait grief.

* Je n'étais déjà pas un grand fan de Dylan, compositeur hors-pair mais interprète discutable (Les versions de Blowin' in the Wind par Joan Baez ou Peter, Paul & Mary sont bien meilleures que la sienne), et je le suis encore moins depuis que, lors d'un voyage à Valencia (Espagne) en juin 2006 au moment de la venue du Pape, j'ai appris que Dylan y donnait un concert en l'honneur du Saint-Père. Allons, Bob, toi le chantre de la contre-culture américaine, réserver ainsi tes rares apparitions pour de futiles rassemblements à la gloire d'un Pape intégriste, voilà qui n'est pas sérieux...

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