jeudi 7 juillet 2011

Salve de séries B en DVD (9)

Smash Cut de Lee Demarbre. Un discours du truculent HG Lewis ouvre cette série B de manière prometteuse. Hélas, si vous me permettez ce jeu de mots facile, ce film de l'inconnu Lee Demarbre m'a laissé de marbre. Et pourtant, il s'est démené, le gugusse, combinant gore et comédie, citant Lewis et Shakespeare, réunissant un casting de gueules. Mais sans être antipathique, la chose n'en est pas moins ratée, plutôt ennuyeuse et surtout très maladroite dans sa mise en scène. Revoir David Hess dans un premier rôle nous fait plaisir cinq minutes, mais le vieux frisé a visiblement perdu l'habitude d'être devant une caméra, tant il joue comme une patate.

Autopsy de Adam Gierasch. Des jeunots qui atterrissent par un malheureux concours de circonstance dans une clinique désaffectée où officie un médecin dément. Première réalisation du scénariste maison de la firme Nu Image, qui nous sert là quelque chose qu'on a déjà vu ça des dizaines de fois. Oui, mais comme le toubib dérangé est interprété par Robert Patrick, on fera un petit effort.


Primal de Josh Reed. Rien à voir avec le film de Roel Reiné précédemment chroniqué. Il s'agit d'un film australien qui prouve une fois de plus la vitalité du cinéma de genre des Antipodes. Une étrange caverne couverte de peintures aborigènes (ça me rappelle ma virée dans le parc national Kakadu) exerce un pouvoir maléfique sur une poignée de randonneurs qui les ramène peu à peu à l'état primitif. La chose promet d'être dans le tout venant du cinoche de série B, mais la dernière partie est plutôt barbare, et la barbarie, nous on aime ça... Pour l'anecdote, le réalisateur Josh Reed est le fils de Colin Eggleston, auteur du classique Long Week-End.

The Ward de John Carpenter. On aurait aimer consacrer un bel et long article à la dernière œuvre du père Carpenter, mais il se trouve que la chose est réellement un échec complet. Dans le sillon des vieux loups de mer qui n'en finissent pas de revenir pour mieux s'enfoncer (Argento en tête, talonné de près par Tobe Hooper), Carpenter semblait jusqu'ici échapper à la malédiction, même si ses deux opus pour l'anthologie Masters of Horror ne comptent pas parmi les meilleurs du lot. Si le nom du maître ne figurait pas au générique, on croirait que The Ward est l’œuvre fadasse d'un tâcheron anonyme, tant rien (ou bien peu de choses) ne subsiste du style autrefois brillant du réalisateur de Halloween. A croire que Carpenter ne reçoit plus aucun scénario intéressant pour accepter de mettre en scène une histoire qui, à aucun moment, ne lui permet de faire parler son expérience. Cela sent le film de commande vite fait mal fait.

samedi 7 mai 2011

"Inattendue", un court-métrage attendu

Info. A défaut de parler des choses obscures qui nous passionnent et qui, parfois, n'intéressent d'ailleurs que nous-mêmes, un blog sert aussi, à l'instar de Facebook et autre Myspace, à faire sa promotion personnelle. Je ne suis donc pas peu fier d'annoncer que Inattendue, mon premier (vrai) court-métrage réalisé l'année dernière, sera projeté parmi des centaines d'autres courts au Short Film Corner du prochain Festival de Cannes, ce qui constitue plutôt un bon début de carrière.
Le film dure 19 minutes, il est
produit par Angélique Nivoley et Fred Sabio via l'association La Boite à Films (qui sera présente à Cannes avec une autre réalisation), il met en scène Claire Philippe et Pascal Mercier, la musique originale est signée Marc Pugliese et la chanson du film est composée par le groupe Vespucci. Ladite chanson "I am the predator" est d'ailleurs disponible en libre écoute sur le site Myspace du groupe.
La post-production s'est achevée fin mars, un DVD est actuellement en préparation. L'Antre de la Bête mettra régulièrement à jour l'actualité du film, telles que les sélections aux festivals, en espérant qu'il y en ait quelques-unes. Ci-dessous, en exclusivité, le visuel de la jaquette DVD réalisée par Thomas Gillant.



jeudi 5 mai 2011

Les inédits de Mr. Boll, ou le talent incompris

Critiques. Non, je ne retourne pas ma veste, je ne suis pas de ceux qui crient au génie après avoir crié au scandale. Je n'ai jamais estimé que Uwe Boll faisait honte au cinéma. A vrai dire, la mauvaise réputation faîte au cinéaste allemand était surtout (et est sans doute toujours) le fait d'amateurs fanatiques de jeux vidéo qui considéraient que Boll malmenait l'objet de leur passion en adaptant à tout-va les succès des consoles de jeux. Pour ma part, n'étant absolument pas branché Playstation, je n'ai cure de cette polémique. Je me souviens même, honte à moi, avoir apprécié House of the Dead lors de sa présentation à Gérardmer en 2003. Quoiqu'il en soit, il y a à boire et à manger dans la période "adaptation de jeux vidéo" de monsieur Boll, Bloodrayne et sa suite sont deux séries B gentiment nanardes, Far Cry n'est pas antipathique, Alone in the Dark est plutôt craignos...

Probablement lassé de s'en prendre plein la gueule, l'ami Uwe a répliqué de la meilleure des manières, en délaissant la Wii et en prouvant qu'il pouvait surprendre. Or voilà que depuis quelques temps, le filou ne fait que cela : surprendre. A chaque nouveau film, il est là où on ne l'attend pas. J'ai déjà dit tout le bien que je pensais de Tunnel Rats, qui n'a jamais trouvé le chemin des bacs à DVD chez nous, et de la véritable claque qu'est Rampage, sans conteste le film qui agira comme une catharsis pour bon nombre d'entre nous (car qui n'a pas rêvé un jour de s'emparer d'un fusil d'assaut et de balayer l'horizon des abrutis qui polluent notre quotidien). Mais Uwe Boll le boulimique, c'est aussi Stoic, un huis-clos carcéral bluffant qui retrace la mise a mort pernicieuse d'un pauvre type par ses codétenus, parmi lesquels un Edward Furlong grassouillet et méconnaissable. La mise en scène est au cordeau, le montage est efficace, alternant auditions des criminels et retour sur les événements survenus dans la cellule. Boll, c'est aussi Final Storm, qui semble être un film de commande mais n'en est pas moins intéressant. Un parfum d'apocalypse plutôt savamment élaboré jalonne cette histoire d'étranger mystérieux trouvant refuge chez des fermiers alors qu'une tempête de fin du monde sévit au dehors et que la ville voisine est vidée de ses habitants.

Qu'en est-il de Darfur avec Billy Zane et du déjà très controversé Auschwitz ? Je suis curieux de voir comment Boll, dont l'esprit belliqueux délire parfois sévèrement, parviendra, dans la limite de ses moyens, à rendre compte de ces pages sombres de l'Histoire. Une fois de plus, même si la qualité n'est pas garantie, le Teuton surprend par l'audace de ses projets.

lundi 2 mai 2011

Découverte : The Samurai, série nippone des 60's

Rétro. Voyager vous donne l'occasion de découvrir des trésors insoupçonnées. Telles que The Samurai, une série télévisée japonaise en noir et blanc des années 60 qui dura 10 saisons et connut en son pays une grande popularité. En Australie, où elle ne fut pourtant diffusée sur le petit écran qu'à partir de la 8ème saison, The Samurai jouit aussi d'un succès colossal. Pas étonnant donc que l'éditeur Visual Siren, qui fait beaucoup dans l'asiatique, ait sorti l'année dernière l'intégrale de la série (en 10 boitiers de 3 DVD, correspondant à chaque saison), offrant ainsi au public des antipodes l'occasion de connaître enfin les débuts du samurai Shintaro Akikusa, interprété par Koichi Ose, lequel partit étonnamment en retraite anticipée une fois la série terminée. Les épisodes de la première saison, intitulée Spy Swordsman - que j'ai empruntée en DVD à la librairie du coin (visuel ci-dessous) - sont dans un bien piteux état, l'éditeur ne s'est visiblement pas tellement embarrassé d'une quelconque restauration visuelle ou sonore, mais les curieux retrouveront là les thématiques développées parallèlement par les séries produites pour le cinéma, telles que Zatoichi avec Shintaro Katsu, dont la première aventure date également de 1962: un héros solitaire, qui a maille à partir avec les autorités, vient en aide aux populations opprimées dans le Japon rural du temps du Shogun.


dimanche 1 mai 2011

Machete Maidens Unleashed! : un visuel du DVD

Info. Alors que le documentaire de Mark Hartley sur le cinéma d'exploitation philippin est annoncé en DVD aux États-Unis pour le 26 Juin, le film sortira avec plus d'un mois d'avance en Australie, en avant-première mondiale, juste après sa diffusion sur la chaîne nationale ABC. C'est donc, comme annoncé précédemment, Umbrella qui commercialisera le DVD, lequel contiendra en bonus une belle surprise : The Muthers, un inédit de Cirio H. Santiago avec Jeannie Bell et Jayne Kennedy (deux stars de la blax') en femmes-pirates. En exclu, le visuel du DVD ci-dessous.


vendredi 29 avril 2011

Salve de Séries B en DVD (8)

Hunt to kill de Keoni Waxman. Le réalisateur hawaïen est un dur, il a déjà œuvré par le passé pour Seagal et Lundgren. Ici il se met au service de Steve Austin qui, de tous les catcheurs-acteurs (John Cena, Bill Goldberg...), n'est sans doute pas le plus mauvais. Ce DTV forestier bien charpenté, d'une faible teneur en scénario (mais on s'en fout) et en sentiments humains (on s'en carre aussi) a la particularité de réunir, aux côtés d' Austin, les deux autres vilains de The Expendables : Eric Roberts et Gary Daniels. Probablement une coïncidence...

Sharktopus
de Declan O'Brien. Débauché par l'immortel Corman pour qui il avait déjà torché un truc avec des cyclopes, Declan O'Brien avait plutôt fait du bon boulot sur Wrong Turn 3. Ici il salope le travail, mais on ne peut pas trop lui en vouloir car le véritable coupable est le type derrière son écran d'ordinateur, qui après chaque plan raté, lui disait dans l'oreillette "T'inquiète, Declan, quand on aura rajouté mon super requin-pieuvre en images de synthèse, ça passera..." Technologie, quel mal n'as-tu pas fait...

Primal
de Roel Reiné. Ils naviguent tranquillement sur l'océan, mais une tempête fait échouer leur bateau sur une île inhospitalière. Là, ils rencontrent une tribu non-référencée, constituée de primates hybrides mi-Predator mi-Bob Marley, qui pourrait bien s'avérer être le légendaire "chaînon manquant". Ils rencontrent aussi Lance Henriksen, guère plus accueillant que les autochtones. Rien de nouveau du côté du
survival tropical. Aussi connu sous le titre The Lost Tribe.


Et aussi...


Triangle de Christopher Smith. Entre Severance et le très bon Black Death, Christopher Smith a réalisé ce Triangle, variation intéressante quoiqu'un peu rébarbative sur le thème du triangle des Bermudes, que Melissa George porte sur ses frêles épaules. Passé par Gérardmer sans jamais trouver le chemin des salles. On s'en étonne à peine...

Heartless de Philip Ridley. Pour effacer la vilaine tache qui lui assombrit une partie du visage, un jeune homme pactise avec un personnage diabolique. Par le trop rare mais quelque peu surestimé Philip Ridley, un film atypique et envoûtant, mêlant discours sociologique, fantastique pur et romance surannée. Intéressant, mais inabouti.

The Children de Tom Shankland. En voilà un qui déçoit beaucoup. En provenance d'Angleterre, un énième film d'enfants maléfiques (si ce n'est que cette fois les marmots sont victimes d'une maladie et non pas possédés par le Diable), moins bon que Orphan mais tout de même bien meilleur que Case 39.

dimanche 24 avril 2011

En l'an 2525, Uwe Boll sera un génie

Nostalgie. En attendant un article sur les dernières audaces du prolifique Uwe Boll, un petit brin de nostalgie avec ce tube prémonitoire de 1969 que l'on entend pendant l'introduction de l'autre chef-d'œuvre du père Boll (avec Rampage): le scandaleusement inédit Tunnel Rats, un film de guerre intimiste, cruel et tristement sublime. Goûtez-moi ça sur Youtube.

samedi 23 avril 2011

Le cas Ulli Lommel

Critiques. Il s'agit d'un cas très particulier, un cas qui mériterait une expertise psychiatrique, car nous sommes quelques-uns à nous demander si Ulli Lommel a encore toute sa tête. Pour la faire courte, Ulli Lommel a débuté sa carrière en Allemagne au début des années 70, dans l'entourage de Fassbinder pour lequel il a occupé divers postes, avant de s'enfuir aux États-Unis bosser un temps sous la férule d'Andy Warhol, après quoi il réalise le fameux Boogeyman, un slasher labellisé 80's avec le vieillard John Carradine qui, à l'époque, produit son petit effet. Des lors, Lommel n'aura de cesse d'œuvrer dans l'horreur bon marché (The Devonsville Terror avec Donald Pleasence, dont une vieille copie VHS doit moisir quelque part dans mon fourbi, annonce déjà le déclin), s'enfermant dans un registre de plus en plus underground. Depuis quelques années, le Prussien s'est spécialisé dans le "film de tueurs en série", réalisant en l'espace de quatre ans une bonne quinzaine de bandes sur le sujet. Lommel tourne à la vitesse de l'éclair, avec des budgets anémiques et des génériques remplis de pseudonymes. Cela fait plus de vingt ans que, sur les jaquettes de ses films, à son patronyme qui risque de ne pas parler à grand monde, on préfère la mention "from the director of The Boogeyman". Pas sûr que cela soit très vendeur non plus, mais qu'importe, Ulli s'obstine et, tout seul dans son coin, continue de pondre des trucs qui n'intéressent personne. A l'image d'un Uwe Boll dont il est un peu le père spirituel, il est copieusement ignoré des distributeurs français. Mais chez les Anglo-Saxons, où le marché du DTV fait encore recette, les films du réalisateur du Boogeyman se dénichent facilement. En Australie, c'est Peacock Films, dont le catalogue abonde en sous-produits crasseux sans budget, ni vedettes ni rien du tout, qui se charge de leur distribution. D'humeur masochiste, je me suis lancé dans une cure de "Lommeleries", dont je ne suis pas revenu entier.

Parmi ses derniers films, on trouve D.C. Sniper, qui s'emploie à restituer l'affaire du tireur embusqué de Washington D.C. Souvenez-vous, c'était en 2002, un sniper et son "mentor" terrorisaient les environs de la capitale américaine en abattant au hasard des badauds qui avaient pour seul tort d'être au mauvais endroit au mauvais moment. Il est sacrément couillu, le père Lommel, d'oser tourner une bande sur un fait-divers de cette envergure, avec deux dollars et trois acteurs. On sent que le type est rompu au système D. Comme il n'a ni voitures de police, ni uniformes, qu'il n'a pas le droit de filmer dans un tribunal, ni dans un commissariat, ni dans une prison, bref, comme il ne peut visiblement pas faire grand chose, il opte pour un style "reportage télé" et remplit son heure et dix minutes de longs plans en voiture et de pseudo-témoignages face caméra des "acteurs" de l'affaire, shootés à la va-comme-j'te-pousse dans ce qui ressemble à un sous-sol mal éclairé. Comme il n'a rien à filmer
ou presque, il se filme aussi lui même, lunettes noires et stetson vissé sur la tête dans le rôle inutile d'un détective bisseux accompagnant un agent en civil (ça évite de louer l'uniforme) passant la moitié du film à observer on ne sait trop quoi avec ses jumelles. La voix-off fait un super boulot, décrivant tout ce que Lommel n'a pas les moyens (ou l'ambition) de montrer à l'écran. Lommel à l'expérience pour tout contourner, pour faire l'infaisable, et le plus étonnant, c'est que ça passe, ça glisse tout doucement comme une pastille pour la gorge, surtout grâce à Ken Foree qui croît dur comme fer qu'il John Allen Muhammad. S'il semble que les véritables motivations des criminels n'aient jamais été clairement établies, Lommel opte pour un motif clairement racial et raciste, les tueurs, de race noire, ne choisissant d'abattre que des Blancs afin de venger l'oppression des Noirs.

Autre truc que Lommel a tourné à la va-vite : Absolute Evil. Là on n'est quand même pas très loin de "l'absolute merde". Ce n'est pas bis, c'est carrément pire que ça, c'est... comment dire... profondément underground. On pourrait même dire que ça tutoie dangereusement les tréfonds de l'amateurisme, s'il n'y avait pas, pour redresser le niveau, l'auguste présence d'un David Carradine qui, avant de rendre son dernier souffle une corde enroulée autour de la bite dans un hôtel de Bangkok, s'est vraiment compromis dans tout et n'importe quoi. Il y est vaguement question d'une fille qui flirte avec celui qui a tué de son père quinze ans plus tôt (notons que le boyfriend devait donc avoir 13 ans au moment de commettre le forfait), lequel est traqué par un chauve envoyé par Carradine pour venger la mort du père, tandis que le chauve est à son tour torturé par deux détectives chargés par la fille de retrouver l'assassin du père... C'est pas clair, mais à vrai dire, on s'en tamponne le coquillard, c'est d'abord très ennuyeux, puis ça en devient risible, et puis presque fascinant devant l'application de Lommel à vouloir se prendre au sérieux, malgré le rendu vidéo dégueulasse, le son pas très bien mixé et les acteurs pathétiques.. Le bonhomme est d'ailleurs sacrément narcissique, i
l faut le voir ajuster ses petites lunettes et son chapeau et prononcer trois phrases à portée hautement philosophique sur la définition du mal absolu (la photo plus haut est d'ailleurs extraite du film). Le générique nous indique la participation de l'ancienne gloire de la blaxploitation Gloria Hendry, mais j'ai remué tout le métrage sans jamais la trouver. Si quelqu'un peut aider...

jeudi 21 avril 2011

RoboGeisha, l'autre folie de Noboru Iguchi

Info. Autre découverte chez Eastern Eye, la collection Asie du très sérieux éditeur australien Mad Man : RoboGeisha, réalisé par Noboru Iguchi juste après The Machine Girl. Une histoire de geisha transformée en robot truffé d'armes mortelles qui lutte contre les velléités dominatrices d'une entreprise, prétexte à un grand n'importe quoi plutôt réjouissant (dialogues stupides, sur-jeux des acteurs). Beaucoup moins d'effets sanglants que dans son précédent film, davantage d'effets numériques mais tout autant d'excentricité et d'inventivité dans le choix des armes et les transformations physiques.

mercredi 20 avril 2011

Medusa Fanzine fait peau neuve sur le Net

Info. Le très sympathique blog du fanzine Medusa, sur lequel son auteur nous régale de reproductions de jaquettes VHS, photos de tournage et autres images rares provenant de sa collection personnelle, s'est récemment payé une cure de jouvence. Voyez par vous même ICI. C'est d'autant plus intéressant qu'on y retrouve, quelque part à droite, un petit lien bien aimable vers L'Antre de la Bête. Merci !

mardi 19 avril 2011

Salve de séries B en DVD (7)

Devil de John Erick Dowdle. Réalisé par le type qui a commis le remake américain de Rec, lequel était toutefois loin d'être le pire parmi la vague de remakes produits aux États-Unis, ce Devil a reçu un accueil glacial à Gérardmer. C'est injuste, car même s'il ne casse pas des briques, ce petit film d'1h17 situé dans un ascenseur investi par le Diable en personne, prouve que les Ricains sont encore capables de faire fonctionner leurs petites cervelles sans aller piquer les idées à droite et à gauche.


The Traveller de Michael Oblowitz. Moi j'aime bien Val Kilmer. Objet de vilains quolibets au moment de faire Batman, l'ex-vedette de Willow s'est depuis éloigné des grands studios et s'est reconverti avec succès dans le DTV, au point que, de la même manière dont on parle des Steven Seagal, des Dolph Lundgren ou des Wesley Snipes, on pourrait désormais parler "des Val Kilmer". Le visage bouffi, Val magnifie de sa non-présence ce sympathique huis-clos nocturne fantastico-policier dans le rôle d'un personnage démoniaque, un messager de la Mort venu réclamer vengeance contre une escouade de flics au passé douteux. Il y a une atmosphère indéniable, mais ces interminables séquences au ralenti sur des bouts de chair qui voltigent sont quand même énervantes.

Pontypool de Bruce McDonald. Faire un film d'agressions sans jamais montrer les agresseurs relève de la gageure. Avec Assault on Precinct 13, Carpenter avait brillamment relevé le défi dans le domaine du thriller. Dans le domaine fantastique, avec cette histoire d'agressions collectives uniquement relayées par l'animateur vedette d'une petite station de radio canadienne, Pontypool fera date, par l'intelligence du scénario, l'atmosphère apocalyptique et l'interprétation ad hoc d'un Stephen McHattie qui aura attendu ce rôle toute sa chienne de carrière.

Et aussi...


The New Daughter de Luis Berdejo. Malgré la présence de Kevin Costner en tête d'affiche, ce film est passé à la trappe par les distributeurs pour finir directement sur les étagères des vidéo-clubs. Sort un peu justifié, tant cette histoire de fillette possédée par l'esprit d'une entité maléfique vivant dans un monceau de terre n'est guère passionnante.


Brutal de Ethan Wiley. Téléfilm de luxe, que les présences de Jeffrey Combs et du trop rare (et particulièrement émouvant dans le cas présent) Michael Berryman rendent intriguant. Pour le reste, des meurtres gratuits, un tueur bien sous tous rapports, une enquête qui piétine. La routine, quoi.


Shrooms de Paddy Breathnach. Une randonnée dans la forêt irlandaise à la recherche de champignons hallucinogènes, qui vire au carnage sous acide. Le synopsis est prometteur, ces champignons offrant un angle d'approche du genre horrifique plutôt original, mais le slasher bas de gamme prend rapidement le dessus.





dimanche 17 avril 2011

Salve de séries B en DVD, le retour

Dead Snow de Tommy Wirkola. En provenance de Norvège, généreuse pourvoyeuse de quelques séries B d'horreur parmi les plus sympathiques du moment (Manhunt, la trilogie Cold Prey...), Dead Snow nous expose la lutte d'une bande de jeunes crétins aux prises avec des Nazis zombies aux abords d'un chalet isolé en pleine montagne enneigée. Plus gore, plus fun et plus friqué de Le Lac des Morts-Vivants de Jean Rollin (qui s'est toujours proclamé innocent d'avoir réalisé la chose).

Splinter de Toby Wilkins. Contenu en huis-clos dans une station-essence, Splinter nous révèle une créature inédite, une sorte de parasite articulé par des épines proéminentes qui s'empare du corps des humains. Deux couples lui font face, dans une intrigue minimaliste qui a le bon goût d'aller à l'essentiel (1h15) et de privilégier l'ambiance glauque. Les attaques du parasite sont spectaculaires. Grosse perf' de Shea Whigham dans le rôle d'un criminel en cavale.


Jack Brooks, Monster Slayer de Jon Knautz. Le titre nous induit en erreur, en tentant de nous présenter un nouveau héros dont la spécialité serait de tuer des monstres. En fait, Jack Brooks est un jeune plombier nerveux qui suit des cours de chimie dans la classe de Robert Englund, et qui vers la fin du métrage combat un monstre en caoutchouc. Néanmoins, grâce à d'excellents maquillages à l'ancienne, des situations burlesques et l'ami Englund qui cabotine, pas d'ennui possible.


Frozen de Adam Green. Entre deux carnages commis par son croquemitaine Victor Crowley, Adam Green s'autorise une pause et œuvre dans le fait-divers. Cela donne Frozen, sur un trio d'amis qui se retrouve coincé sur un télé-siège, à plusieurs mètres du sol, alors que la station de ski est fermée pour une semaine. Avec avec pour seuls éléments trois personnages, un télé-siège et la neige tout autour, hostile, Green accomplit un huis-clos en altitude de haute-volée.


Hit and Run de Enda McCallion. Rappelant à bien des égards l'excellent Stuck de Stuart Gordon, voilà une histoire qui commence plutôt mollement, avec une jolie nana qui découvre un malheureux quidam empalé sur le pare-choc de sa voiture, le tue par accident et se débarrasse du corps. Sauf que le type, que la télé présente comme un enseignant bien sous tous rapports, n'est pas tout à fait mort, et n'est pas tout à fait sain d'esprit non plus. La seconde partie, qui voit la victime devenir bourreau, relève le niveau, d'autant que la composition et le maquillage de Kevin Corrigan sont sacrément inquiétants.


The Burrowers de J.T. Petty. Il est assez rare de tomber sur un inédit vidéo dont l'excellente tenue fait regretter de ne pas pouvoir apprécier la chose sur grand écran. Tel est le cas de ce croisement culotté du western et du film fantastique, auquel l'allusion aux croyances indiennes et l'attitude bête et raciste du sergent confédéré octroient une dimension sociologique de bon aloi, avec une interprétation efficace et d'étranges créatures souterraines ressemblant à des criquets mutants. J'adhère.

jeudi 14 avril 2011

Retrait des images

Maintenance. Après avoir constaté que, pour une raison inconnue, les images et visuels liées aux articles antérieurs aux deux dernières semaines avaient disparues (ou plutôt remplacées par des carrés blancs), et en proie à la fainéantise de télécharger à nouveau ces visuels (ce que j'ai quand même fait pour quelques articles récents), j'ai préféré retirer ces images des articles concernés. Cela les rend moins attractifs mais c'est toujours mieux que de laisser ces blancs fort peu esthétiques.

mardi 12 avril 2011

Flesh & Blood : The Hammer Heritage of Horror

Critique. J'ai emprunté dernièrement à la médiathèque du coin un documentaire intitulé Flesh & Blood : The Hammer Heritage of Horror (visuel ci-contre). Le DVD édité en Australie par MRA (dont les disques inondent les bacs d'occasion) reprend le visuel de l'édition anglaise, mais sans le petit livret d'une trentaine de pages qui complète idéalement le film. Certes la chose n'est plus toute récente (1997) et les oublis ou omissions volontaires faute de place sont conséquents, mais elle vaut le coup d'œil pour qui s'intéresse de prêt à l'histoire de la célèbre maison de production britannique. L'intérêt de ce documentaire réside grandement dans l'abondance des intervenants, tandis que les deux figures légendaire de la Hammer Films, Peter Cushing et Christopher Lee, content ses grandes heures et sa décadence. Michael Carreras paraît aigri par la façon dont les choses ont tourné pour lui-même et pour la firme créée par son grand-père, le réalisateur Roy Ward Baker insiste sur l'aspect familial du système de production, le compositeur James Bernard explique la débrouille avec le planning et les budgets serrés, Ray Harryhausen confie sa joie de revenir animer des dinosaures pour Quand les dinosaures dominaient le monde, le scénariste Jimmy Sangster vante, comme tous, le professionnalisme de Terence Fisher (seul absent de marque parmi les interviewés, mais il avait une bonne raison puisqu'il était décédé), Caroline Munro admet avoir été intimidée par la prestance de Christopher Lee, Raquel Welch et Martine Beswick reviennent sur leur mémorable bagarre dans One Million Years B.C, Veronica Carlson concède son désappointement devant la censure d'une scène de viol dans Frankenstein must be destroyed, Joe Dante se souvient de ses premiers frissons "hammeriens", le cinéaste Val Guest semble très nostalgique de son passage par Wardour Street... Il est plutôt réjouissant de voir tous ces noms familiers parler avec respect et gratitude d'une page incontournable du cinéma fantastique mondial.

mercredi 6 avril 2011

Big Tits Zombie, comme son nom l'indique


Info. Après The Machine Girl et un démentiel Tokyo Gore Police qui fout sérieusement la gerbe, voici que Big Tits Zombie est disponible à la location en Australie, toujours chez l'éditeur Mad Man au sein de sa collection Eastern Eye consacrée aux films asiatiques (visuel du DVD ci-dessus). Une sacrée déception, soit dit en passant, que cette histoire de danseuses court-vêtues affrontant des zombies sortis de l'Enfer, surtout venant d'un Takao Nakano qu'on a connu beaucoup plus pervers. Le gore est conventionnel et les plans nichons sont franchement rares. Mais cette Sola (ou Sora) Aoi a de bien jolis poumons et une voix sexy en diable.

lundi 4 avril 2011

Maneater Series : nos amis les mangeurs d'hommes


Critiques.
L'Antre de la bête s'intéresse à la série Maneater, compilation de longs-m
étrages horrifiques essentiellement produite pour la chaîne SyFy mettant en scène des bestioles mangeuses d'hommes.
J'ai une passion particulière pour les films d'attaques animales. Sans doute parce qu'ils combinent à la fois le plaisir de voir le monde animal prendre sa revanche sur la bêtise humaine, des scénarios improbables de mutations génétiques, de radiations nucléaires, d'épidémies ravageuses transformant les bébêtes en créatures carnassières, et des effets spéciaux alliant images numériques, technologie "animatronique" et créations artisanales, associés au dressage de véritables animaux, rivalisant d'ingénuité pour donner aux bestioles un aspect à la fois crédible et menaçant. Le sous-genre d'attaques animales a surtout été, et demeure aujourd'hui encore, un inépuisable vivier pour producteurs sans le sou, et on ne compte plus les séries B mettant en scènes des créatures avides de chair humaine. Hors du sentier balisé des pré-copies de futurs succès à gros budgets, The Asylum s'est notamment lancé dernièrement dans une série de produits aux titres improbables (Mega Shark Vs Giant Octopus, Mega Piranha, Mega Shark Vs. Crocosaurus...), sur lesquels nous reviendront sûrement un de ces jours. Je vous invite par ailleurs à vous rendre sur l'excellent site francophone Animalattack.info, qui répertorie et critique avec une exhaustivité impressionnante tous les films du genre.
Mais c'est la série Maneater qui attire aujourd'hui notre attention. Dès 2007, RHI Entertainment produit pour la chaîne américaine Sci Fi Channel une anthologie de longs-métrages fantastiques mettant en scène des créatures dévoreuses d'hommes. Il y sera question tout autant d'animaux existant (ours, tigre, fourmis, singes...) que d'espèces non-répertoriées dérivant de la mythologie ou de quelconque légende (gargouilles, yéti, loups-garous, monstre des marécages...). SyFy alimentera aussi ses programmes d'autres films du même acabit produits par d'autres boites (comme Cinetel). Parmi les points communs à toutes ces pellicules: un langage modéré (tout juste quelques "son of a bitch" par-ci par-là), des débordements sanglants contenus, format télévisé oblige, des têtes d'affiches qui n'ont plus depuis longtemps les honneurs du grand écran (F. Murray Abraham, Michael Madsen, Lou Diamond Phillips, Ben Cross...), des tournages délocalisés entre le Canada, la Roumanie et la Thaïlande, et des jaquettes aguichantes qui sur-vendent le produit. Tour d'horizon des titres que j'ai eu l'occasion de visionner.

Les bonnes pioches

Sand Serpents de Jeff Renfroe avec Jason Gedrick. Il est toujours bon, dans un film dit "d'attaques animales", de montrer lesdites bestioles le plus possible, car après tout c'est pour elle que nous sommes là. Cet opus n'est pas avare en plans larges sur les "serpents de sable", en réalité de gigantesques invertébrés carnivores qui viennent perturber la guerre que se livrent soldats américains et Taliban dans une région rocailleuse d'Afghanistan reconstituée aux environs de Bucarest. Script original, personnages attachants, effets numériques convaincants, le haut du panier de la série.
Croc de Stewart Raffill avec Michael Madsen. D'abord il y a la Thaïlande. Des filles à se damner. Puis il y a le croco. Et celui-ci est un vrai méchant, un monstre bouffeur d'enfants qui hante les abords d'une station balnéaire. Pas d'effets digitaux minables mais l'utilisation d'un véritable animal, filmé sous tous les angles, habilement remplacé par une doublure faite mains pour les attaques, qui sont nombreuses et toujours spectaculaires. Michael Madsen profite de son séjour tous frais payés en Asie dans un rôle de chasseur d'amphibiens qui lui va bien. Pour résumer, la Thaïlande, les filles, Madsen, un méga croco qui a de la gueule. Sous des faux airs d'énième DTV moisi, un bon petit film de crocodile vorace qui vaut bien les deux suites de Lake Placid.

Les moyens bof

Rise of the Gargoyles de Bill Corcoran avec Eric Balfour et Nick Mancuso. Tournée en studio en Roumanie, l'histoire est censée se passer à Paris, et l'illusion fonctionne mieux que dans le nullissime Catacombs (voir critique), car les seconds rôles n'ont pas d'accent de l'Est et les vues aériennes de la capitale sont là pour rappeler le contexte. Eric Balfour, auquel on promettait une carrière fulgurante et qui enchaîne avec une constance dangereuse les low-budget destinés au marché vidéo (dont Dinoshark, une récente production Corman avec une autre bestiole dont on devine l'aspect), est un professeur d'antiquité en poste à Paris qui affronte des gargouilles en images de synthèse, cachées dans les décombres d'une église. Il y a un inspecteur de police franchouillard très cliché, des boyaux éparpillés un peu partout, une décapitation rigolote, une journaliste qui bosse pour Ici France (sic). Réalisé avec professionnalisme et jamais ennuyeux.
Sea Beast de Paul Ziller avec Corin Nemec. Après un début très laborieux, cette production Cinetel tournée au Canada offre son lot de cadavres déchiquetés et d'attaques violentes. On ne saura jamais d'où vient la créature amphibie qui s'en prend à un petit port de pêche, celle-ci a le pouvoir de se rendre transparente, de propulser un venin paralysant et de pondre des centaines d'œufs à une vitesse fulgurante. Elle peut aussi grimper aux arbres et utiliser sa langue élastique pour capturer ses proies. Je baptise cette nouvelle espèce "la baudroie-caméléon géante ovipare-vinicole-venimeuse de Colombie-Britannique".

Les vilains petits canards

Blood Monkey de Robert Young avec F. Murray Abraham. Celui-ci est tourné en Thaïlande, et il ne s'y passe absolument rien. Les apparitions du prétendu singe sanguinaire qui pourchasse des étudiants naïfs à travers la jungle sont réduites à des jeux d'ombres et des gros plans numériques très laids de canines baveuses. Une pure perte de temps.
Hellhounds de Rick Schroder avec Ben Cross. Étonnant de voir Rick Schroder, ancien enfant-star et Petit Lord Fauntleroy tombé en disgrâce, aux commandes de ce croisement improbable entre Zoltan, le chien de Dracula et un épisode de Xena. Si le décor est plutôt séduisant (la Grèce antique) et l'intrigue originale (un guerrier descends aux Enfers pour y ramener son épouse assassinée), la promenade des héros dans les abîmes de l'Enfer selon Hadès s'avère fort peu passionnante, d'autant que les molosses que nous promet le titre sont moches à pleurer. Tourné en Roumanie.
Grizzly Rage de David DeCoteau avec des gens pas connus. Quand il n'est pas occupé à réaliser des cochoncetés érotico-homo-fantastiques, David DeCoteau est débauché pour filmer un grizzly dans un parc naturel et, par la magie du montage, faire comme s'il poursuivait de sa vindicte quatre abrutis qui ont osé tuer son ourson. La seule satisfaction que procure ce téléfilm sans panache, c'est que pour une fois, c'est l'animal qui triomphe.

samedi 2 avril 2011

Décès de Michael Gough

Info. Rien, nothing, nada, nimic tant sur les sites spécialisés que dans la rubrique "Carnet" du Monde.fr, sur la mort de Michael Gough, le mois dernier, à l'âge de 94 ans. Et ceux qui en ont parlé se contentent seulement d'évoquer Alfred, le majordome de Batman et de courtes apparitions dans d'autres films de Tim Burton. Mais Michael Gough, au cours d'une carrière d'une longévité exceptionnelle, a illuminé de sa "upper-class british" prestance des films qui ont marqué l'Histoire du cinéma britannique. Rappelons qu'après avoir côtoyé Alec Guinness dans L'homme au complet blanc d'Alexander Mackendrick, il a participé au tout premier Dracula de Terence Fisher produit par Hammer Films en 1958 et a tenu le rôle principal d'un véritable classique de l'épouvante anglaise : Crimes au musée des horreurs d'Arthur Crabtree. Je me souviens également de lui dans un épisode du film à sketches Le train des épouvantes (une production Amicus) où il est un artiste-peintre victime d'un critique d'art fruste joué par Christopher Lee. Il est aussi le seul acteur de renom qui jalonne la filmographie bis de l'artisan Norman J. Warren (dans Satan's Slave). Bref, on constate que Michael Gough, dont la silhouette longiligne et le visage émacié étaient reconnaissables entre mille, était bien plus que le fidèle serviteur de l'homme-chauve-souris, même s'il faut admettre que ce rôle a contribué à le faire connaître au-delà du Royaume.

jeudi 31 mars 2011

Aspects du nouveau cinéma d'horreur australien



Critiques. Focus sur quelques productions récentes qui viennent nous rappeler que l'Australie fait régulièrement du bon boulot dans le genre qui nous passionne.



Alors que
l'attendu The Reef, tourné par l'un des réalisateurs du mésestimé Black Water, est sorti dans le courant du mois de mars en salles en Australie (alors qu'il est déjà disponible en DVD au Royaume-Uni !), j'ai emprunté au vidéo-club du coin une poignée de films de genre locaux, dont certains peineront sans doute à parvenir jusqu'à chez nous. Je n'ai pas gaspillé mon argent, pour sûr. Première claque dans la gueule : The Horseman de Steven Kastrissios, un film de vengeance bien trash qui se hisserait presque au niveau d'un Harry Brown, par son discours nihiliste et son attrait pour le glauque. Réalisé dans des teintes de couleurs pales et granuleuses, le scénario suit simplement la quête de justice d'un père dont la fille, tombée dans l'escarcelle d'un réseau de vidéos snuff, est retrouvée morte victime d'overdose. Rien de plus ni de moins qu'une succession froide et violente d'actes de vengeance et de torture à travers l'état du Queensland, que l'arrivée d'une jeune fille en fuite paraît un instant ramener vers la voie de la raison et du renoncement, avant un final d'une brutalité mémorable. Inédit chez nous.

Deuxième claque dans la gueule: The Loved Ones, que les spectateurs du festival de Gérardmer ont pu apprécier cette année. Ce premier long-métrage de Sean Byrne met en scène un duo de psychopathes inédits : une jeune fille délaissée par les garçons et son père. Ces charmants personnages kidnappent l'imprudent qui a refusé d'être le cavalier de la belle au bal de promo et lui font subir d'éprouvants outrages. Outre l'abondance toujours réjouissante d'hémoglobine et l'atmosphère de folie et d'hystérie qui habite le huis-clos, le film surprend par sa construction. Le supplice du malheureux est entrecoupé de séquences plus légères, et fort peu utiles à l'intrigue, de la virée nocturne de son meilleur pote avec une gothique asociale (pléonasme). Ce qui pourrait alourdir le récit vient au contraire renforcer le malaise provoqué par le calvaire du jeune homme. Notons une délicieuse composition de John Brumpton (inoubliable dans le dérangeant Dance Me to My Song de Rolf De Heer), au faciès si particulier, dans le rôle du père hypnotisé par la furie de sa fille, et une jolie BO incluant le formidable Not Pretty Enough par la chanteuse country australienne Kasey Chambers.
L'acteur qui monte Xavier Samuel est le dénominateur commun entre The Loved Ones et Road Train, autre production australienne à avoir fait récemment son apparition dans les vidéo-clubs du pays. Comme dans bon nombre de films avant celui-ci, ce sont les vastes étendues du bush, qui servent d'inquiétant décor naturel à une intrigue qui, dans ses premières minutes, rappelle vaguement le Road Games de Richard Franklin, avec son gigantesque camion-remorqueur (le "road train") arpentant les longues routes désertes de l'outback, puis prenant en chasse un quatuor de jeunes citadins en partance pour faire du camping. La comparaison avec le classique de Franklin s'arrête là, d'abord parce que l'aspect fantastique prend rapidement le dessus (les personnages perdent peu à peu le contrôle d'eux-mêmes, comme possédés par l'esprit du véhicule), ensuite parce que le suspense se désagrège progressivement, la faute à un manque de rythme et à plusieurs invraisemblances dans le récit. On déplore en outre que le caractère maléfique du camion, personnage central, ne soit pas mieux exploité.
Storm Warning marquait le retour de Jamie Blanks, qui n'a pas eu la carrière escomptée avec le succès d'estime de Urban Legend, l'un des meilleurs slashers de la vague post-Scream. Loin de Hollywood, le natif de Melbourne est revenu sur ses terres pour un projet purement australien, d'après un script d'Everett DeRoche, le scénariste emblématique des films d'Ozploitation. Un couple parti pêcher est pris dans une tempête et échoue sur une île habitée par un agriculteur dément (John Brumpton, déjà) et ses deux rejetons attardés. Quiconque aura, comme mois, passé plusieurs mois au fin fonds du bush, entouré d'Aborigènes imbibés, de fermiers rustres et de vagabonds belliqueux comprendra que le portrait de ces autochtones agressifs n'est pas que pure fantaisie. Habité par des dialogues bruts jouant savamment de la "redneckitude" des personnages, porté par le talent de notre Nadia Farès nationale et doté d'une dernière demi-heure gigantesque, ce Storm Warning est une réussite, que Blanks s'est empressé de ne pas concrétiser en réalisant par la suite un remake inutile d'un fleuron de l'Ozploitation, Long Weekend.

lundi 21 mars 2011

Un DVD australien pour Machete Maidens Unleashed!



Info. Un scoop : le documentaire de Mark Hartley sur les grandes heures du cinéma d'exploitation philippin, Machete Maidens Unleashed!, qui a déjà fait le tour des festivals (dont Gérardmer), pourrait connaître une première commercialisation en DVD en Australie d'ici le mois prochain. C'est vraisemblablement l'éditeur Umbrella Entertainment qui aura la primeur de cette avant-première mondiale. Umbrella étant à l'Australie ce que TF1 Vidéo est à la France, le DVD ne sera pas bien difficile à trouver. L'information m'a été révélée au téléphone par Andrew Leavold, LE monsieur cinéma-bis-philippin des Antipodes, qui a participé audit documentaire et prépare un livre sur le sujet qui s'annonce incontournable. Le blog d'Andrew est accessible ici.

lundi 7 février 2011

Les débuts d'Udo Kier en bonus DVD

Info. Quiconque apprécie chaque délicieuse apparition du vénéneux Udo Kier, où que ce soit (chez Lars von Trier ou Uwe Boll), sera ravi d'apprendre qu'il aura bientôt la non moins délicieuse opportunité de voir notre Teuton fou dans sa première expérience d'acteur. C'était en 1966 dans un court-métrage de Michael Sarne, Road to St. Tropez. Dans ses entretiens avec la presse, Udo ne manque jamais une occasion d'évoquer ce film rarissime, qu'il sera désormais possible de découvrir sous forme de supplément au DVD de Joanna, long-métrage du même Michael Sarne avec Donald Sutherland, que l'éditeur anglais BFI commercialisera à partir du 25 avril 2011 sous son label "Flipside" (consacré aux films d'exploitation britanniques). La présence de court mérite à lui seul l'achat de la chose.



mardi 18 janvier 2011

Rutger with a Shotgun


Info. Merveilleuse année qui s'annonce, car elle marquera peut-être un retour en grâce, celui de ma tronche de cuir favorite, de ma carcasse batave préférée, celui pour lequel j'ai écumé pendant (trop) longtemps les fonds de bacs des revendeurs d'occasion, le seul, l'unique, le grand Rutger Hauer. Le site 1kult a mis dernièrement en ligne une notule faisant mention d'une bande-annonce et d'affiches officieuses très aguichantes de Hobo with a Shotgun. Il s'agit en fait de la deuxième des cinq "fausses" bandes-annonces ayant accompagné à l'époque les sorties de Death Proof et Planet Terror à faire l'objet d'un long-métrage, après Machete. La bonne nouvelle, c'est que le film a l'air d'un pur "vigilante movie" (film d'auto-justice) à l'ancienne, bien réac et bien extrême. L'énorme nouvelle, c'est que Rutger lui-même y tient le rôle principal du "clodo au fusil". Peut-être l'année de la résurrection pour le vieux blond, car on le verra aux côtés de Franco Nero dans un thriller religieux, The Rite. Qu'on se le dise, Rutger is back !

lundi 17 janvier 2011

Nonnes Trop Bonnes Qui Dégomment

Critique. C'est mon compère Frédo la Belette qui m'en a le premier mis l'eau à la bouche. Un film qui fait parler de lui sur les forums internet (non, je n'ai pas dit "qui fait le beuze" tant cette expression m'horripile presque autant qu'un discours de Ségolène Royal) depuis quelques semaines, sans qu'aucun de nos sites spécialisés ne s'y soit intéressé. Nude Nuns with Big Guns a pourtant tout pour plaire. Ce film d'exploitation dans le pur style "grindhouse" (image vieillie pour la circonstance) est du à un certain Joseph Guzman, déjà auteur d'un Run Bitch Run ! remarqué ici et là dans quelques festivals. Rejeton Z de l'Ange de la vengeance de Ferrara, Nude Nuns with Big Guns (littéralement "Nonnes nues avec gros calibres") manie sans subtilité mais avec frénésie et audace deux sous-genres chéris en ces lieux : le "nunsploitation" (film de nonnes) et le "rape & revenge" (viol et vengeance). Sans aller chercher bien loin, on comprend donc qu'il est question d'une bonne sœur en colère qui va nettoyer la ville d'une bande de méchants lubriques à grands coups de pétoire. Si le gore n'est guère impressionnant, signalons le nombre réjouissant de nichons et poils pubiens qui traversent la pellicule. Au milieu d'un casting féminin bien équilibré entre beautés naturelles peu charnues et poupées siliconées venues du porno, Asun Ortega porte l'habit de nonne (sans rien dessous) avec prestance. Aucun DVD n'est disponible pour l'instant, mais une aguiche est visible sur Youtube.

jeudi 13 janvier 2011

En attendant le Dictionnaire...


Info. J'ai été parmi les premiers à souscrire au
Dictionnaire des Films Français Érotiques et Pornographiques en 16 et 35 mm, à paraître au mois d'avril 2011 chez Serious Publishing et qui s'annonce monstrueux. En allant faire un tour sur le blog de son rédacteur en chef Christophe Bier, on constate avec étonnement que les 300 premières souscriptions, ouvertes depuis le mois d'octobre 2010 et donnant lieu à un tarif préférentiel et un "cadeau" (le DVD d'un porno rarissime, Maléfices Pornos d'Eric de Winter) ne semblent pas encore atteintes. On s'en étonne en effet, car on pensait que les amateurs de polissonneries gauloises en quête d'un ouvrage de référence sur le sujet allaient se bousculer au portillon. Gageons que d'ici avril, il n'y aura plus à s'en préoccuper...

mercredi 12 janvier 2011

Un troisieme coffret Ozploitation chez Umbrella


Info. C'est aujourd'hui, mercredi 12 janvier 2011, que l'éditeur australien Umbrella Entertainment, dont nous avions déjà parlé par le passé, sort un troisième coffret consacré à l'Ozploitation, à savoir le film de genre réalisé en Australie au cours des années 70/80. A l'exception de Patrick, qu'Umbrella avait déjà commercialisé individuellement, les autres films proposés sont, à ma connaissance, inédits en France en DVD. Ce coffret comprend donc une nouvelle aventure de Barry McKenzie (Barry McKenzie Holds his Own de Bruce Beresford, avec Donald Pleasence), un western avec un hors-la-loi irlandais pendant la ruée vers l'or dans l'Outback (Mad Dog Morgan avec Dennis Hopper), une comédie d'espionnage (Les Patterson Saves the World de George Miller), ainsi que deux documentaires coquins et une fiction friponne signés John D. Lamont, une figure méconnue et pourtant indispensable de la libération sexuelle en Australie (Australia After Dark, The ABC of Love and Sex et Felicity). Tous ces films sont proposés en version anglaise sans sous-titres. A noter que John D. Lamont a aussi tâté de l'horreur (Nightmares, aussi disponible chez Umbrella). Peut-être me fendrai-je un de ces quatre d'un article sur cet artisan proprement fascinant, que l'on peut voir s'exprimer avec force décontraction dans le documentaire Not Quite Hollywood.

vendredi 7 janvier 2011

Trouvailles bis du bout du monde


Quelques heureuses trouvailles chez un revendeur d'occasion de Darwin : deux westerns italiens pas évidents à se procurer et un fleuron du giallo. Du sang dans la montagne de Carlo Lizzani, western plutôt terne qui n'a pas encore rompu avec la tradition américaine, est sorti chez MGM dans une édition qui tend à faire passer le film pour américain (Lizzani est crédité sous son pseudo Lee W. Beaver sur la jaquette) et vaut essentiellement pour la prestation hallucinée d'un brillant Henry Silva qui venait d'amorcer sa prolifique carrière transalpine. Plus intéressant s'avère Tuez les tous et revenez seul, western de Castellari pourtant considéré comme mineur dans la carrière du grand Enzo. Cette rareté est sortie chez l'éditeur américain Wild East (visuel ci-dessous), spécialisé dans le western transalpin. On trouve un descriptif de cet éditeur sur le blog du fanzine Diabolik Zine. Ce DVD propose un doublage anglais et comme bonus une interview de Giovanni Cianfriglia, alias Ken Wood, qui revient via moult anecdotes sur sa carrière de cascadeur et comédien.

Enfin, je ne suis pas mécontent d'être tombé sur le disque Blue Underground de l'unique et agréable giallo de Giuliano Carnimeo, The Case of the Bloody Iris (Les rendez-vous de Satan), à l'heure où les VHS françaises de tous ces films s'échangent à des prix prohibitifs auprès des collectionneurs.

Et puisque nous évoquons Lizzani, cela fait une plombe que je meurs d'envie de voir son second western,
Requiescant, qui jouit d'une solide réputation de curiosité due à la présence d'un certain Pasolini dans un rôle de prédicateur. C'est à nouveau Wild East qui s'est risqué à commercialiser la chose (sous le titre Kill and Pray), mais le DVD est désormais épuisé. Il existe aussi une édition italienne, mais sans autre langue disponible que celle de Dante.