dimanche 2 août 2009

Salve de séries B en DVD (3)

Troisième livraison de séries B vues dernièrement en DVD

Snakes on a train de Peter Mervis (A.K.A. The Mallachi Bros).


Tiens donc, une production The Asylum, depuis le temps que j'entends parler de cette boite de prod', j'étais impatient de découvrir ses méfaits. Pour rappel, The Asylum, co-fondée par David Michael Latt, qui a fait ses armes comme réalisateur de zèderies oubliables (dont une suite sans intérêt du déjà bien nul Scarecrow), s'est spécialisée dans le bis au sens authentique et littéral du terme en reproduisant, ou plutôt en anticipant les futurs gros succès du box-office. On doit à cette compagnie fort opportuniste des titres aussi évocateurs que Transmorphers, 2012 Doomsday ou encore The Da Vinci Treasure. La plupart de ces productions au budget microscopique sont destinées au marché américain ou anglophone, d'où la rareté de ces titres en France. Hormis un titre et un visuel évidemment copiés sur le fort sympathique Snakes on the plane, ce Snakes on a train est assez éloigné du film dont il s'inspire. Une Mexicaine victime d'une vieille malédiction Maya la faisant régurgiter des serpents (?!) embarque clandestinement dans un train de nuit qui doit la conduire à Los Angeles afin d'y rencontrer un chamane susceptible de la guérir. Une fois à bord, les bestioles contenues dans des bocaux (pourquoi ne pas les tuer ?? mystère...) s'échappent et sèment la mort dans les wagons. Reposant sur des kilos d'invraisemblances (la nana vomit des serpents minuscules mais les passagers sont attaqués par de gros pythons et autres boas), souffrant d'une interprétation déplorable assurée par des membres de l'équipe technique, la chose distille pourtant, et ce en partie grâce à l'image très laide (c'est un comble !), une ambiance glauque ponctuée de moments plutôt couillus, comme celui où une fillette est engloutie toute crue par un reptile affamé. Bref, nous tenons là en fin de compte un nanar convenable, jusqu'à.... jusqu'à la séquence finale dont les effets numériques sont parmi les plus abominables jamais vus sur un écran. Possédée par le mauvais sort, l'héroïne se transforme en serpent gigantesque qui avale le train avant de se volatiliser par on ne sait quelle magie. C'est ce que l'on appelle pêcher par gourmandise...


Catacombs de Tomm Coker et David Elliot avec Shannyn Sossamon.


Attention daube ! A peine l'héroïne (la mignonnette Shannyn Sossamon, seule raison valable de visionner cette immonde bêtise) débarque-t-elle à Paris pour y retrouver sa frangine que quelque chose, déjà, cloche : les douaniers français qui l'accueillent à l'aéroport ont un drôle d'accent slave ou assimilé. Une grosse dame en uniforme marmonne même un surprenant «Comprendrez-vous français ?». En deux, trois plans nous aurons vite compris que l'aéroport de Roissy se trouve en fait à Bucarest, où ont été reconstituées les catacombes parisiennes. De Paris, la vraie, il faudra simplement se contenter d'une dizaine de plans d'extérieur tournés à la va-vite et sans autorisation (avec en prime, le regard des passants vers la caméra). Uniquement motivés par l'aura sinistre de nos fameux sous-sols mortuaires, prétexte à une histoire stupide de rave party souterraine compromise par la présence d'un fou meurtrier, les producteurs ne se soucient guère de crédibilité. Peu importent donc les inscriptions sur les parois écrites dans un français approximatif et l'accent ridicule des figurants (parmi lesquels j'ai reconnu Cabral Ibacka, célèbre vedette de la télévision roumaine), comptons plutôt sur l'ignorance crasse d'une audience américaine qui n'y verra que du feu. De toute évidence le film n'est pas destiné à être vu en VO par un spectateur de l'Hexagone. Anecdote amusante : évoquant les véritables catacombes reconstituées en studio, l'actrice Alecia Moore (plus connue comme chanteuse sous le nom de Pink) affirme sur le mini-film du tournage «Un de mes amis les a visitées et m'a montré des photos, c'est très ressemblant». Autant que je m'en souvienne, prendre des photos à l'intérieur des catacombes n'est pas autorisé. Mais bon, la blondasse a vraiment l'air de savoir de quoi elle parle....Rutger, ce cigare est trouche ! (The Hunt for Eagle One)


The Hunt for Eagle One de Brian Clyde avec Mark Dacascos, Theresa Randle et Rutger Hauer.


Un film de guerre dans la jungle philippine, comme au bon vieux temps. J'adore ! C'est une production Corman, ce qui est fort séduisant, en association avec le regretté Cirio H. Santiago, ce qui est encore plus séduisant. Et en plus, il y a Rutger Hauer qui mâchouille un gros cigare ! Un cahier des charges relativement bien respecté, avec surabondance de fusillades, d'explosions, de sauts de trampoline et de refrains patriotiques à la noix. On se croirait revenu aux grandes heures de la Cannon, avec Mark Dacascos en Chuck Norris chargé de liquider un chef terroriste et libérer par la même occasion une femme-sergent faite prisonnière par les rebelles. Bien sûr, l'histoire est adaptée aux circonstances actuelles, l'ennemi est donc «le N°2 d'Al-Qaeda en Asie-Pacifique », un sale brute chevelue nommée Abubakar qui défie le gouvernement philippin dans la province musulmane de Mindanao. Le salaud périra criblé de balles en marmonnant des trucs du genre «les infidèles seront anéantis par la volonté d'Allah !» Qu'on se le dise, Roger Corman est toujours dans la partie, il a même embrayé sur une suite plutôt honorable, The Hunt for Eagle One : Crash Point, avec la même distribution, moins Rutger mais plus Jeff Fahey, où les troufions doivent cette fois retrouver les gredins qui ont dérobé un appareil permettant de contrôler à distance les avions de ligne.



Living Death de Erin Berry avec Kristy Swanson.

Un jeune millionnaire arrogant est empoisonné par son épouse et son avocat qui veulent s'approprier ses biens. Mais le flambeur n'est pas vraiment mort et revient se venger... Un curieux objet que ce Living Death, sorte de téléfilm croisé avec un inédit vidéo. Téléfilm car tout y est uniformément plat et sans saveur, de la réalisation à l'intrigue en passant par l'interprétation. Inédit vidéo car on y voit, de temps à autre, des choses un peu crasses, comme des intestins ôtés d'un ventre, un outil planté dans un œil ou des bras arrachés par un instrument de torture. Rien que l'on n'ait déjà vu autre part, mais de quoi faire passer un agréable moment, en compagnie de l'ex-Buffy Kristy Swanson, qui a pris du poids mais joue toujours comme un pied. Produit par l'équipe canadienne déjà responsable de Dead Mary (cf. plus bas).


Mammoth de Tim Cox avec Vincent Ventresca et Tom Skerritt.


Proprement affligeante, cette histoire de mammouth ramené à la vie par la chute d'un météorite d'origine extraterrestre ! L'animal, conservé en état de cryogénisation dans un musée de Louisiane, s'évade et sème la terreur dans la campagne roumaine... là où la seconde partie du film a été tournée. La seule originalité de ce gloubi-boulga indigeste réside dans la nature de l'ennemi, un mammouth, animal qui n'avait jusque là pas encore été ajouté au tableau de chasse cinématographique. Ce dernier est entièrement crée en images de synthèse. Pour le coup, soyons honnêtes, ce n'est pas trop mal foutu. Le vrai mammouth était couvert de fourrure, celui-là ne l'est pas, mais bon, nous mettrons cette anomalie historico-scientifique sur le compte de la parenté pseudo-extraterrestre de la créature. Il ne faut pas s'attendre à d'incessants assauts sanglants, le film étant produit pour la chaîne Sci-Fi Channel, nous n'avons droits qu'à une décapitation hors-champ, un empalement vu de loin et un piétinement partiellement coupé au montage. Le reste est fait de courses dans les champs de maïs et de blabla exaspérant entre le brave docteur (Vincent Ventresca, aussi expressif qu'un Playmobil) et son paternel (Tom Skerritt, qui est tombé bien bas). Conscients qu'il n'y a pas de quoi aller bien loin, les scénaristes se tournent vers l'humour, les personnages crétins et les jeux de mots graveleux. Ça n'arrange pas les choses, au contraire...



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