Prey de Darrell James Roodt avec Bridget Moynahan et Peter Weller.
Lorsque se présentent à nous les protagonistes de l'intrigue (une famille recomposée avec papa, belle-maman, fifille et fiston), qui seront aussi les victimes potentielles d'une attaque de lions dans la savane africaine, on devine à l'avance que la tuerie annoncée n'ira pas bien loin, car chacun sait que les morts d'enfants au cinéma sont presque toujours sujettes à scrupules (tout le monde n'a pas l'audace d'un Nick Palumbo qui ose un meurtre d'enfant bien dégueulasse dans Murder-Set-Pieces). Trois victimes, c'est d'ailleurs ce à quoi se réduit l'hécatombe. Pas de quoi crier au scandale toutefois car Prey prend davantage sa source du côté de Cujo ou de Jaws que des Rats de Manhattan. La tension l'emporte sur l'hémoglobine. On appréciera donc le recours presque exclusif (mises à part quelques gerbes de sang numériques exagérément visibles) à de vrais animaux parfaitement dressés lors des assauts des carnassiers contre la Jeep où sont réfugiées les touristes. A la recherche de sa famille, Peter Weller semble pressé de rentrer chez lui avec son petit chèque sous le bras. Également tourné en Afrique du Sud, The Breed, qui montre l'attaque d'une meute de chiens enragés contre un groupe de jeunes gens sur une île déserte, fait également appel à de vrais clébards, une qualité non-négligeable à l'heure où les effets numériques sont légion. Deux bons films de bébêtes voraces.
Against the Dark de Richard Crudo avec Steven Seagal et Keith David.
Revenu à la maison dans l'idée de rehausser la qualité de sa filmographie (les pas trop mauvais Pistol Whipped et Urban Justice allaient dans ce sens), après une enfilade de séries Z épouvantables torchées dans une décharge roumaine, Steven-la-cigale a de nouveau succombé à l'appel de l'Est pour les besoins d'un machin intitulé Against the Dark. Bon, cette fois, Steven avait une bonne raison car il s'agissait d'un film d'horreur, genre dans lequel notre panda bouffi ne s'était encore jamais illustré. Mieux qu'un film d'horreur, un film de zombies cannibales post-atomique. J'étais curieux de voir ça. Mais après ingurgitation, la digestion passe mal, et cela pour une raison bien pénible à énoncer pour le Seagalophile endurci que je suis : la présence de Steven Seagal ! Car si Against the Dark est loin d'être une réussite, on y décèle toutefois les efforts de chacun (cf. le film du tournage présent en bonus sur le DVD) pour rendre la chose regardable. Puis arrive Steven. La démarche lourdaude, l'œil fixe, la voix monocorde, le gugusse n'en a strictement rien à cirer, pourvu qu'on lui file son enveloppe. Pourtant relégué à un rôle mineur, celui que l'on surnommait jadis «le saumon agile» parvient en quelques minutes à ruiner le travail d'une équipe. Tu en as assez fait, Steven, il serait judicieux de te faire un peu oublier... pour un temps...
Buried Alive de Robert Kurtzman avec Tobin Bell.
Une bande d'ados très cons (tiens, en voilà d'autres) s'offrent du bon temps dans une maison où jadis une dame fut enterrée vivante. L'esprit vengeur, elle revient sous la forme d'une face de pizza avariée pour dessouder la jeunesse pécheresse (on ne peut pas lui donner tort)... Un film qui suscite l'interrogation : comment Robert Kurtzman, le K des studios de maquillage KNB, le créateur du Wishmaster, a t-il pu accoucher d'une telle cochonnerie ? C'est ennuyeux, les effets spéciaux sont réduits à peau de chagrin, les acteurs sont calamiteux, même un débutant n'aurait pas fait pire. Vraiment, Robert, tu devrais avoir honte... Ah, mais on me dit que Tobin Bell rôdait dans les parages en attendant de tourner Saw 12 ! Ça méritait un film, c'est sûr...
The Tripper de David Arquette, avec Thomas Jane, Lukas Haas et Paul Reubens.
Non content d'avoir donner à Schwarzy l'envie de suivre ses traces, Ronald Reagan fut aussi l'un de ces Présidents pleins de haine et de rancœur comme l'Amérique les aime. Il n'aimait pas grand chose, le Ronnie, sauf peut-être les films de Chuck Norris. Des Hippies il aurait dit « Ils ressemblent à Tarzan, marchent comme Jane et sentent comme Cheetah ». C'est d'ailleurs sur cette tendre citation que débute The Tripper, première réalisation de David Arquette, acteur médiocre aux allures d'ado attardé, dont on n'attendait pas monts et merveilles, et encore moins un slasher. Pourtant, le film est sacrément balèze. Il y a d'abord cette excellente scène d'ouverture où quelques militants pacifistes s'opposent à des bûcherons qui veulent abattre un arbre centenaire, jusqu'à ce que l'un d'eux finisse sous la lame d'une tronçonneuse brandie par un marmot psychotique. Plusieurs années après, alors que la région accueille une sorte de Woodstock bis ameutant tous les chevelus du coin, un tueur portant un masque de Ronald Reagan trucide les festivaliers armé d'une hache. Complètement tordu, audacieux et sans crédibilité aucune, The Tripper propose l'alliance subtile du gore et des substances illicites...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire