Une dernière livraison de séries B dévorées récemment.
Urban Legend 3 : Bloody Mary de Mary Lambert avec Kate Mara et Ed Marinaro.
Responsable à la fin des années 80 de l'effrayant Simetierre (qui reste à ce jour l'une des meilleures adaptations d'un bouquin de Stephen King sur grand écran) suivi d'un solide Simetierre 2, Mary Lambert demeure l'une des rares femmes-cinéastes à avoir marqué le cinéma fantastique. Discrète pendant plus d'une décennie, elle est récemment revenue par la petite porte via une deuxième séquelle au Urban Legend de Jamie Blanks, qui s'avère légèrement supérieure à l'atterrant Urban Legend 2. Certains aspects du script souffrent d'énormes lacunes : on nous explique que l'esprit de Mary Banner assassine la progéniture des quatre garnements qui ont, de près ou de loin, contribué à sa mort trente-cinq ans plus tôt. Or il y a manifestement une mort de trop par rapport à celles attribuées à la vengeance de Mary, mais cela ne semble soulever aucune interrogation, pas plus que ces personnages-clé qui disparaissent de la circulation sans crier gare. Les scènes-choc sont régulières mais fort peu imaginatives, hormis celle où la fille s'arrache la peau du visage d'où surgissent des dizaines de petites araignées créées par ordinateur (on pense à la scène d'automutilation dans Les ruines). Le film ne mérite toutefois pas la piètre réputation qu'on lui prête ici et là. Les jeunes acteurs sont plutôt bons, la photographie est soignée, les dialogues moins grossiers qu'à l'accoutumée. Ni plus ni moins qu'un direct-to-video dans la petite moyenne.
Anaconda 3 : Offspring de Don E. Fauntleroy avec David Hasselhoff et John Rhys-Davies.
Alors qu'un Anaconda 4 a déjà montré le bout de sa langue, je me suis intéressé à la troisième livraison de ce qui n'était a priori pas destiné à devenir une franchise. Après une vague allusion à la précédente séquelle pour justifier du confinement d'un anaconda gigantesque dans un centre de recherche d'Europe centrale, l'action s'emballe très vite puisque le reptile s'échappe en laissant derrière lui une trainée de cadavres déchiquetés et part se cacher dans la forêt limitrophe, coursé par une escouade de têtes brûlées. Celle-ci est emmenée par le vieux beau David Hasselhoff, désormais voué à une jolie carrière de has-been dans des sous-produits pas très reluisants (mais quoi de plus logique pour celui qui débuta dans Starcrash de Luigi Cozzi ?). La mocheté est de rigueur : l'héroïne, les effets gore et surtout le serpent, que j'érige au panthéon des plus ridicules jamais créés en images en synthèse. Ce qui fait de cet Anaconda 3 un nanar de choix.
The Boston Strangler : The Untold Story de Michael Feifer avec Andrew Divoff et Corin Nemec.
Venu de nulle part, Michael Feifer a trouvé le bon filon pour susciter rapidement la curiosité : ne réaliser que des films sur de vrais tueurs en série. Tournée avec des moyens insuffisants, cette version ne soutient pas deux secondes la comparaison avec le chef-d'œuvre de Richard Fleischer. Faute de pouvoir s'offrir de luxe de la reconstitution historique (l'intrigue se déroule entre 1962 et 1964) et de meurtres graphiques, le film développe donc une hypothèse parfaitement farfelue selon laquelle Albert DeSalvo, reconnu coupable de l'assassinat de treize femmes, ne serait en fait qu'un minable copycat et se serait accusé des meurtres à la suite d'une rencontre en prison avec le véritable «étrangleur de Boston», un dénommé Frank Azarian. Ce dernier, avec l'appui de son avocat, aurait persuadé son compagnon de cellule de le «remplacer» afin de partager le gros pactole promis par la notoriété déjà établie de DeSalvo (ciné, télé, bouquin etc...). C'est paradoxalement cette confrontation entre le soi-disant vrai tueur et son pigeon qui donne un peu de consistance à l'ensemble. Le personnage du détective interprété par Andrew Divoff ne sert absolument à rien, sinon à relever le niveau d'une interprétation boiteuse (le blackos qui joue le chef de la police a l'air d'un rappeur en contrat emploi-solidarité).
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