Critiques. Focus sur quelques productions récentes qui viennent nous rappeler que l'Australie fait régulièrement du bon boulot dans le genre qui nous passionne.
Alors que l'attendu The Reef, tourné par l'un des réalisateurs du mésestimé Black Water, est sorti dans le courant du mois de mars en salles en Australie (alors qu'il est déjà disponible en DVD au Royaume-Uni !), j'ai emprunté au vidéo-club du coin une poignée de films de genre locaux, dont certains peineront sans doute à parvenir jusqu'à chez nous. Je n'ai pas gaspillé mon argent, pour sûr. Première claque dans la gueule : The Horseman de Steven Kastrissios, un film de vengeance bien trash qui se hisserait presque au niveau d'un Harry Brown, par son discours nihiliste et son attrait pour le glauque. Réalisé dans des teintes de couleurs pales et granuleuses, le scénario suit simplement la quête de justice d'un père dont la fille, tombée dans l'escarcelle d'un réseau de vidéos snuff, est retrouvée morte victime d'overdose. Rien de plus ni de moins qu'une succession froide et violente d'actes de vengeance et de torture à travers l'état du Queensland, que l'arrivée d'une jeune fille en fuite paraît un instant ramener vers la voie de la raison et du renoncement, avant un final d'une brutalité mémorable. Inédit chez nous.
Alors que l'attendu The Reef, tourné par l'un des réalisateurs du mésestimé Black Water, est sorti dans le courant du mois de mars en salles en Australie (alors qu'il est déjà disponible en DVD au Royaume-Uni !), j'ai emprunté au vidéo-club du coin une poignée de films de genre locaux, dont certains peineront sans doute à parvenir jusqu'à chez nous. Je n'ai pas gaspillé mon argent, pour sûr. Première claque dans la gueule : The Horseman de Steven Kastrissios, un film de vengeance bien trash qui se hisserait presque au niveau d'un Harry Brown, par son discours nihiliste et son attrait pour le glauque. Réalisé dans des teintes de couleurs pales et granuleuses, le scénario suit simplement la quête de justice d'un père dont la fille, tombée dans l'escarcelle d'un réseau de vidéos snuff, est retrouvée morte victime d'overdose. Rien de plus ni de moins qu'une succession froide et violente d'actes de vengeance et de torture à travers l'état du Queensland, que l'arrivée d'une jeune fille en fuite paraît un instant ramener vers la voie de la raison et du renoncement, avant un final d'une brutalité mémorable. Inédit chez nous.
Deuxième claque dans la gueule: The Loved Ones, que les spectateurs du festival de Gérardmer ont pu apprécier cette année. Ce premier long-métrage de Sean Byrne met en scène un duo de psychopathes inédits : une jeune fille délaissée par les garçons et son père. Ces charmants personnages kidnappent l'imprudent qui a refusé d'être le cavalier de la belle au bal de promo et lui font subir d'éprouvants outrages. Outre l'abondance toujours réjouissante d'hémoglobine et l'atmosphère de folie et d'hystérie qui habite le huis-clos, le film surprend par sa construction. Le supplice du malheureux est entrecoupé de séquences plus légères, et fort peu utiles à l'intrigue, de la virée nocturne de son meilleur pote avec une gothique asociale (pléonasme). Ce qui pourrait alourdir le récit vient au contraire renforcer le malaise provoqué par le calvaire du jeune homme. Notons une délicieuse composition de John Brumpton (inoubliable dans le dérangeant Dance Me to My Song de Rolf De Heer), au faciès si particulier, dans le rôle du père hypnotisé par la furie de sa fille, et une jolie BO incluant le formidable Not Pretty Enough par la chanteuse country australienne Kasey Chambers.
L'acteur qui monte Xavier Samuel est le dénominateur commun entre The Loved Ones et Road Train, autre production australienne à avoir fait récemment son apparition dans les vidéo-clubs du pays. Comme dans bon nombre de films avant celui-ci, ce sont les vastes étendues du bush, qui servent d'inquiétant décor naturel à une intrigue qui, dans ses premières minutes, rappelle vaguement le Road Games de Richard Franklin, avec son gigantesque camion-remorqueur (le "road train") arpentant les longues routes désertes de l'outback, puis prenant en chasse un quatuor de jeunes citadins en partance pour faire du camping. La comparaison avec le classique de Franklin s'arrête là, d'abord parce que l'aspect fantastique prend rapidement le dessus (les personnages perdent peu à peu le contrôle d'eux-mêmes, comme possédés par l'esprit du véhicule), ensuite parce que le suspense se désagrège progressivement, la faute à un manque de rythme et à plusieurs invraisemblances dans le récit. On déplore en outre que le caractère maléfique du camion, personnage central, ne soit pas mieux exploité.
Storm Warning marquait le retour de Jamie Blanks, qui n'a pas eu la carrière escomptée avec le succès d'estime de Urban Legend, l'un des meilleurs slashers de la vague post-Scream. Loin de Hollywood, le natif de Melbourne est revenu sur ses terres pour un projet purement australien, d'après un script d'Everett DeRoche, le scénariste emblématique des films d'Ozploitation. Un couple parti pêcher est pris dans une tempête et échoue sur une île habitée par un agriculteur dément (John Brumpton, déjà) et ses deux rejetons attardés. Quiconque aura, comme mois, passé plusieurs mois au fin fonds du bush, entouré d'Aborigènes imbibés, de fermiers rustres et de vagabonds belliqueux comprendra que le portrait de ces autochtones agressifs n'est pas que pure fantaisie. Habité par des dialogues bruts jouant savamment de la "redneckitude" des personnages, porté par le talent de notre Nadia Farès nationale et doté d'une dernière demi-heure gigantesque, ce Storm Warning est une réussite, que Blanks s'est empressé de ne pas concrétiser en réalisant par la suite un remake inutile d'un fleuron de l'Ozploitation, Long Weekend.
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