vendredi 18 décembre 2009
Revue de fanzines
jeudi 17 décembre 2009
Laura Gemser parle d'Emanuelle
Ce document audiovisuel est sans doute ce que l'on pourra trouver de plus récent concernant Laura, dont l'après-carrière reste mystérieuse. On s'étonne de certains propos de la (toujours) belle Indonésienne, lorsqu'elle déclare notamment: "It's hard to make love with women. I mean, it's really hard. But, you know, you get paid for it, so you do it. You just... do it."
La petite phrase qui conclut l'extrait est sans appel : "A little bit tired of doing this, I was trying to do some other kind of movies. But... I had that label on me, and it's very hard to get out of it. So I said 'I hate it,' so I stopped doing it."
Mort d'une tronche
mercredi 16 décembre 2009
"L'Ordre" retrouvé chez Doriane Films
dimanche 13 décembre 2009
Turkish Vendetta
mardi 8 décembre 2009
Les films de Harry Novak en DVD
vendredi 4 décembre 2009
Avec M. Sarkozy dans le rôle de l'assassin...
mercredi 4 novembre 2009
Dana Andrews, cette "femme fatale"
mardi 3 novembre 2009
Terre Inconnue : Gros plan sur... Iulian Mihu
Iulian Mihu est considéré comme l'un des plus grands cinéastes classiques roumains. Sa carrière est intéressante à plus d'un titre : à l'instar de Manole Marcus avec qui il collabora quelques temps, Mihu a traversé la dictature communiste, qu'il a vu naître puis mourir, en se souciant tout autant de la qualité artistique de ses films que de la censure qu'il contournait avec plus ou moins d'habileté. En 1958, année de ses débuts, il co-réalise deux films avec Marcus, "La mere" (Les voleurs de pommes) d'après Tchekhov et "Viata nu iarta" (La vie ne pardonne pas), un film de guerre, avant d'acquérir sa liberté en 1961 en dirigeant seul "Poveste sentimentala" (Histoire sentimentale), un drame poignant qui met en scène la starlette Irina Petrescu aux cotés du charmant Cristea Avram, qui gagnera l'Italie à partir de 1966 pour y poursuivre une copieuse carrière dans le cinéma d'exploitation sous le nom de Chris Avram, et de Victor Rebengiuc, acteur toujours en activité aujourd'hui. L'action débute dans le décor coquet de la grande bourgeoisie bucarestoise où un jeune aspirant médecin se voit refuser un poste par son futur beau-père qui lui préfère un autre gendre. Il part alors pour la côte et s'installe dans un village de pêcheurs qui, voyant d'un mauvais œil l'arrivée de ce citadin instruit et arrogant, lui réservent un accueil hostile. Le film est l'histoire de cette adaptation douloureuse, filmée dans un noir et blanc séduisant. C'est un drame, au sens puissant du terme, dont la pesanteur parfois trop appuyée n'est pas sans rappeler le Cacoyannis de Zorba le Grec. "Felix si Otilia" (Félix et Otilia), réalisé onze ans plus tard, est considéré par beaucoup comme le chef-d'œuvre de Mihu, mais je m'attarderai plutôt sur "Lumina palida a durerii" (La lumière pâle de la douleur), épopée naturaliste d'une beauté renversante qui s'intéresse au sort d'un village oublié à la veille de la Seconde Guerre Mondiale. Conscient que le désintéressement de ses protagonistes pour la chose politique pourrait déplaire au régime, le cinéaste introduit à la fin du métrage un personnage dont la simple présence permettra au film de passer la censure : un soldat allemand, qui ne fait rien de spécial sinon que les paysans lui résistent pacifiquement et redécouvrent, au contact de cet étranger à l'allure hautaine et grotesque, le sentiment patriotique. L'épisode, caricatural au point d'en être comique, reste cependant anecdotique. Avec "Comoara" (Le trésor), aventure médiévale volontairement risible qui décrit les luttes de clans pour la possession du trésor de l'ancien roi Dace Décébale, Mihu entendait là se moquer d'un certain cinéma historique à tendance nationaliste, hérité du péplum italien, dont se rendirent coupables par le passé Nicolaescu, Mircea Dragan ou Dinu Cocea. Mais il n'y réussit pas, la censure s'empara aussitôt du film et en interdit la diffusion.
mardi 29 septembre 2009
The Alphabet Killer chez Catchplay (Taïwan)
Catchplay s'apprête par exemple à distribuer en salles Pandorum de Christian Alvart (qui sortira le 02 octobre ici) ainsi que Halloween II de Rob Zombie (le 21 octobre). Mais c'est du côté du DVD que l'on trouve les bricoles les plus intrigantes. Catchplay s'est en effet fendu d'éditions prestigieuses de films qui n'en demandaient pas tant, tels que Crank 2: High Voltage, Kill Switch avec Steven Seagal et même d'un coffret pour In the Name of the King : A Dungeon Siege Tale d'Uwe Boll. J'ai pour ma part jeté mon dévolu sur le fort appétissant The Alphabet Killer de Rob Schmidt.
Robert Ginty s'en est allé
Pour quelques séries B (et un Asylum) de plus...
War of the Worlds par The Asylum
et aussi...
Behind Enemy Lines II : Axis of Evil de James Dodson avec Nicholas Gonzalez, Peter Coyote, Bruce McGill.
Hatchet de Adam Green avec Kane Hodder, Robert Englund, Tony Todd.
Sans nul doute l'un des slashers les plus jouissifs de ces derniers mois, qui donne l'occasion à deux icônes du film d'horreur, Kane Hodder et John Carl Buechler, de revenir à ce qu'ils savent faire de mieux, jouer les massacreurs pour l'un, créer des maquillages d'enfer pour l'autre. Avec le difforme Victor Crowley, qui hante le bayou de Louisiane armé d'une hachette, le réalisateur avait pour ambition de créer un successeur crédible à Jason Voorhees. Kane Hodder, qui en connaît un rayon sur les tueurs siphonnés du bulbe, était le candidat idéal pour épouser la carcasse pourrie du croque-mitaine. Il y a de la tripaille à satiété (mâchoire écartelée, bras arrachés, tête retournée) et du nichon en quantité raisonnable (ceux de Mercedes McNab sont fort appétissants). En somme, tout ce dont nous autres avons besoin pour trouver le sommeil...
Hellraiser : Deader & Hellraiser : Hellworld de Rick Bota avec Doug Bradley.
Half Past Dead 2 de Art Camacho avec Bill Goldberg et Kurupt.
Encore une production Andrew Stevens, qui a pris l'habitude de balancer des séquelles sans que l'on puisse se remémorer l'obscur succès auquel elles se réfèrent. Ici, il s'agit en l'occurrence du dernier film de Steven Seagal sorti en salles (ça fait un bail !). L'ancien catcheur Bill Goldberg prend la relève dans la salopette du gros baraqué et un rappeur en chasse un autre dans le rôle du Noir bavard. L'action se passe donc toujours dans une prison, où éclate une mutinerie permettant à un gang se prendre possession des lieux. Le baraqué et le Noir se retrouvent embarqués malgré eux dans l'histoire. De la bastonnade pas chère, torchée vite fait bien fait, c'est en somme tout ce dont nous autres avons besoin pour avoir l'esprit libre...
The Rockville Slayer de Marc Selz avec Joe Estevez, Robert Z'Dar et Linnea Quigley.
Le mouton noir de la famille Sheen (ou Estevez, c'est selon), l'ancien Maniac Cop sans son maquillage (encore plus moche qu'avec) et une ex-scream queen affamée, cela ne pouvait qu'être Z. C'est d'ailleurs dommage qu'il n'existe pas une autre lettre après Z car ce Rockville Slayer y aurait sûrement sa place. J'évoquais dans le commentaire sur War of the Worlds (voir plus haut) «des trucs nauséabonds» qui feraient passer les productions The Asylum pour du Claude Chabrol, en voilà justement un parfait exemple. Sans scénario, sans savoir-faire technique, avec des acteurs jetés en pâture et surtout sans le moindre travail de mixage (dialogues inaudibles suivis d'une musique à vous péter les tympans !), ce film est une véritable abomination. Si vous le voyez sur une étagère de vidéo-club, un conseil, passez votre chemin !
jeudi 17 septembre 2009
Necrologia
Disparition de Mary, du trio "Peter, Paul & Mary"
mercredi 16 septembre 2009
The Asylum : une terre d'asile pour la série Z
Les productions The Asylum sont de ces machins pas très bien faits, pas très intelligents, pas très honnêtes, que l'on regarde d'un œil distrait tout en s'astiquant le poireau devant une vidéo de YouPorn. Dans ces circonstances, mais dans ces circonstances seulement (le Groland Mag'zine pouvant toutefois remplacer la vidéo de cul), la projection passe plutôt bien. Prenons par exemple Exorcism : The Possession of Gail Powers, dont le titre fait sans détour référence au déjà très B The Exorcism of Emily Rose et dont la jaquette du DVD taïwanais montre un sublime Luke Perry (ou un sosie) qui n'apparaît sublimement pas dans le film. Durant la petite heure et demi que dure cette sympathique daube, tout ce que l'on voit en guise de possession est une jeune fille se tortillant à moitié nue sur son lit en vociférant des insanités, et en guise d'exorcisme une séquence toute droit sortie de feu l'émission Mystères avec un prêtre aveugle à la musculature de catcheur brandissant une pauvre crucifix acheté 2 dollars au Cash Express du coin. L'image DV est bien moche et ne rend guère hommage aux efforts des acteurs, notamment Erica Roby, une charmante frimousse qui tient ici son premier rôle et accomplit une réelle performance. On saluera au passage la relative bonne tenue du casting dans ce film comme dans d'autres (The Hitchhiker était surprenant de ce côté-là), preuve que tout n'est pas forcément bâclé chez The Asylum. Erica Roby deviendra par la suite une régulière des productions de l'asile et apparaîtra, encore plus dénudée, dans Halloween Night qui occupe le haut du panier du catalogue «horreur» de la firme.
Torché à la hâte pour profiter de la sortie du fort décevant Halloween de Rob Zombie avec lequel il ne soutient la comparaison qu'en termes d'humilité, ce slasher pur jus a l'extrême bon goût de ne pas nous ennuyer un seul instant. Le principe de l'intrigue est qu'il n'y en a pas (ou peu) : le visage entièrement brûlé après avoir assisté dans son enfance au viol et au meurtre de sa maman, Christopher Vale s'échappe de l'hôpital et revient sur le lieu du crime que des ados crétins ont investi pour la nuit d'Halloween. Sans que l'on sache pourquoi, mais sans que ça ne paraisse illogique, il massacre les convives à la hachette. Les meurtres sont nombreux, toujours très sanglants, ponctués d'intermèdes érotiques généralement interrompus par l'irruption du tueur, dont le maquillage est assez réussi. Notons, c'est amusant, que le masque originel de Michael Myers - qui apparaît dans la séquence d'ouverture, porté par les assassins de la mère - est associé par le tueur au mal absolu, puisqu'il dessoude au premier regard deux bonshommes arborant ledit masque.
jeudi 10 septembre 2009
Werner Herzog, l'homme-grizzly et un DVD taïwanais
* C'est le distributeur Gull qui est à l'origine de ce DVD contenant des sous-titres anglais et chinois. Il a aussi distribué l'édition MK2 de l'inclassable 13 Tzameti.
mardi 8 septembre 2009
Des séries Z sorties d'un Asile de fous
Une partie du catalogue The Asylum a été édité en DVD à Taïwan par la société Ching Da Video et plusieurs titres sont vendus au rabais dans les enseignes de la chaîne Blockbuster, dissimulés dans des corbeilles réservées aux indésirables où foisonnent aussi d'obscurs films de guerre russes et de fantômes asiatiques. Friand de confiseries qui donnent mal à l'estomac, j'en ai donc acquis quelques-uns, à commencer par Pirates of Treasure Island. Calqué sur l'imbuvable trilogie avec Johnny Depp mais se prévenant malicieusement de toute attaque en justice pour «plagiat» en se prétendant inspiré de «L'île au Trésor» de R.L. Stevenson, la chose fait donc intervenir Long John Silver sous les traits d'un Lance Henriksen désormais en tête de la liste des acteurs étiquetés «bon rapport qualité/prix». Lance cabotine comme un bambin au milieu de comédiens amateurs exécrables, à l'image du type censé interpréter un capitaine français. On ne s'étonnera jamais assez de l'incapacité des producteurs à engager des acteurs «natifs» lorsqu'il s'agit d'interpréter des étrangers. On ne me fera pas croire que dénicher en Californie un Frenchie assez aventureux pour accomplir la besogne relevait de l'impossible. Si on me l'avait proposer, je l'aurais même fait pour une poignée de dollars !... Bref, ces Pirates de l'île au Trésor ne s'activent qu'une heure et quart et pourtant cela semble une éternité. Sans doute pas l'un des meilleurs crûs de The Asylum...
Mis en chantier pour concurrencer le remake de The Hitcher auquel il est sans nul doute supérieur, The Hitchhiker est en revanche une bonne surprise. Le scénario est tout bête : quatre nanas en partance pour Vegas prennent en stop un beau mec qui se révèle un fieffé psychopathe souffrant de misogynie aigüe. Dans ce rôle tendancieux, l'acteur Jeff Denton, un habitué des productions de l'asile, est plutôt convaincant. Le réalisateur maison Leigh Scott filme avec un certain sens du rythme un scénario qui réussit l'exploit de ne pas être ennuyeux et de ne presque jamais souffrir d'invraisemblances. J'insiste ici sur le mot «presque» car il y a quand même une séquence qui vaut son pesant de cacahuètes : deux flics se présentent au motel où l'auto-stoppeur meurtrier retient les donzelles en otage, celui-ci sort alors pour accueillir les visiteurs et ferme derrière lui la porte toute maculée du sang d'un malheureux fraîchement abattu. Impossible de rater ce détail, pourtant les flics ne remarquent rien. Au fur et à mesure que le dialogue s'installe, on en vient presque à s'arracher les cheveux devant tant de laxisme (des flics comme du scénariste) en se disant «Mais comment ne peuvent-ils pas remarquer la porte ensanglantée ??!!». Une fois les questions d'usage expédiées, l'un des officiers finit enfin par demander «Au fait, qu'est-il arrivé à votre porte?». Ce sont aussi ces petits riens qui nous rappellent qu'on est bien là en terre bis.
à suivre...
mardi 1 septembre 2009
Aspects du cinéma d'horreur taïwanais
Le fantôme demeure le leitmotiv du cinéma fantastique asiatique, et Taïwan ne fait pas exception à la règle. Le thème ayant désormais été exploité jusqu'à l'usure, il devient difficile d'innover. Pourtant Silk fait montre d'une créativité bienvenue. Le film de Chao-Bin Su fait subtilement dévier l'élément fantastique vers la science-fiction. Il y est question d'un chercheur japonais qui a mis au point un dispositif révolutionnaire permettant de capturer l'esprit des morts. Dans un immeuble sordide de la banlieue de Taipei il capture l'esprit d'un jeune garçon et fait appel à un policier capable de lire sur les lèvres afin d'enquêter sur les circonstances de la mort de l'enfant. Si la seconde partie prend une tournure décevante et parfois grotesque avec l'irruption du fantôme de la mère du défunt, la tension reste constante et distillée avec inspiration. Les attaques du petit spectre sont particulièrement efficaces, ce que renforcent les expressions de terreur laissées sur le visage des victimes. Silk (« soie » en anglais, allusion au fil de soie qui relie l'ectoplasme à ses victimes potentielles) est un film populaire à Taïwan et s'est bien vendu à l'exportation. La formule du succès réside souvent dans la présence de comédiens d'origine différente, ici on parle mandarin, japonais (entre l'inventeur et son financier incrédule) et un peu anglais lors de la scène d'ouverture où un gros Occidental expérimente maladroitement le procédé. Cela faisait longtemps qu'un film de fantômes ne m'avait pas surpris de la sorte, la chose mérite vraiment d'être découverte.
J'ai eu aussi l'occasion de mâter Good Will Evil, une histoire pas trop moche d'orpheline au comportement bizarre recueillie par un couple en plein marasme. Le mari est un politicard en vue qui adopte la môme dans le seul but de servir sa popularité et en abandonne la garde à son épouse psychologiquement fragile (elle a été enfermée dans le placard quand elle était petite). Cette dernière suspecte l'enfant de vouloir la rendre folle. Il faut dire qu'il y a quelque chose qui cloche chez cette gamine, à commencer par ce poupon quelque peu effrayant qu'elle trimballe partout. Le jouet ne serait-il pas possédé ? Commis par deux réalisateurs, voilà un exemple assez typique des films de fantômes/esprits vengeurs de catégorie moyenne qui envahissent les étagères de vidéo-clubs asiatiques, à savoir beaucoup de bruit (des grincements de portes, des bruissements de feuilles, des murmures) et d'effets de montage (des prolepses en pagaille) pour au final un résultat proche du passable.
Même constat pour The Heirloom de Leste Chen, banal film de maison hantée qui réserve toutefois son lot de situations glaçantes. Un jeune homme revenu à Taïwan après avoir grandi à l'étranger reçoit une maison en héritage après le suicide collectif des membres de sa famille. Là encore, ça gesticule un peu dans le vide mais on concèdera quelques trouvailles scénaristiques intéressantes. Ainsi quiconque éveille la vindicte de la demeure est condamné à se réveiller chaque matin dans les entrailles du bâtiment maudit. C'est à nouveau au contact de retours en arrière progressifs que l'on apprend le passé des lieux et les secrets malsains qui entourent la famille. Il y a bien quelques moments vraiment lugubres, le réalisateur a manifestement le savoir-faire pour mener sa barque à bon port et maintenir l'attention jusqu'au bout, mais c'est après avoir vu le film que le ressentiment se fait plus précis. On peine à se souvenir d'une seule bonne séquence, on se perd en confusion avec d'autres films similaires.
samedi 29 août 2009
Les nouveaux Seagal et Lundgren en DVD
Alors que Missionary Man m'attend toujours sur un coin de table et que Diamond Dogs a déjà égayé une soirée morose dans un coin paumé de Nouvelle-Zélande, un nouvel inédit avec Dolphy Lundgren a fait son apparition. Il s'agit de Direct Contact, un titre qu'on a déjà eu l'impression d'entendre trois-cent-cinquante fois, sous la direction de l'Israélien Danny Lerner, un ancien de Nu Image. Et comme une bonne chose n'arrive jamais seule, on apprend la sortie simultanée du nouveau Steven Seagal, Driven To Kill (Le Prix du Sang en VF), deuxième collaboration avec le réalisateur Jeff King après Kill Switch que je n'ai toujours pas vu. Gageons qu'un petit Van Damme devrait prochainement poursuivre sur cette bonne lancée...
Invitation Only, l'horreur venue de Taïwan
Invitation Only a semble-t-il fait son petit effet au Marché du Film à Cannes. Rien d'étonnant à cela, cette combinaison peu délicate de torture-porn à la Hostel et de slasher a de quoi régaler n'importe quel amateur de l'un ou l'autre. Après l'habituel meurtre dans les toilettes pour mettre dans l'ambiance, l'intrigue débute sagement. Le personnage central est un rien-du-tout, un microbe, qui conduit son richissime et séduisant patron du boulot à la maison et surprend ce dernier un soir en train de culbuter une starlette sur le cuir de sa limousine. Le boss lui tend une invitation pour une soirée privée destinée aux gens de la haute. Tout excité, le modeste employé ne sait pas qu'il va devenir l'attraction d'un spectacle malsain. Cette première et prometteuse réalisation d'un dénommé Kevin Ko se paye la présence de la porno-star nippone Maria Ozawa, qui se déshabille un bon coup avant de passer à l'abattoir. Côté meurtres, on remarque une certaine prédilection pour l'égorgement (un classique désormais un peu trop récurrent dans les films d'horreur). Ainsi que deux moments dantesques : la longue et pénible séance de torture d'une malheureuse anonyme sous les yeux d'une respectable assemblée se délectant de la souffrance de la basse populace, et la séquence dite «du cafard». Alors que notre héros, tentant d'échapper à son sinistre sort, cherche une issue de secours, il tâtonne de la main au dessus d'une pièce surélevée et aplatit une grosse blatte visqueuse. Curieux de savoir ce qu'il a pu toucher, il constate l'insecte écrasé sur son doigt qu'il frotte aussitôt contre un mur pour l'en décoller. La bestiole se relève alors et s'éloigne en trainant une substance blanchâtre échappée de son abdomen. Le tout filmé en gros plan avec un vrai cafard. Bon appétit, merci ! Cet épisode parlera à tous ceux qui connaissent Taipei, pour qui cohabiter avec les cafards fait partie du quotidien. Dans la zone où j'habite actuellement, appelée Houshanpi (est de la capitale), ils pullulent aux abords des trottoirs et des bouches d'égouts dont ils sortent pendant la nuit. Avoir une envie de chocolat à minuit peut se révéler une expédition et les quelques mètres qui séparent votre domicile du premier 7 Eleven s'apparentent à un terrain miné où l'on garde les yeux rivés au sol pour éviter de piétiner l'une de ces répugnantes bestioles. Au petit matin, plus une trace des parasites, hormis les restes de ceux qui ont subi la loi des sandales la nuit précédente...
mardi 11 août 2009
Salve de séries B en DVD (4)
dimanche 2 août 2009
Salve de séries B en DVD (3)
Snakes on a train de Peter Mervis (A.K.A. The Mallachi Bros).
Tiens donc, une production The Asylum, depuis le temps que j'entends parler de cette boite de prod', j'étais impatient de découvrir ses méfaits. Pour rappel, The Asylum, co-fondée par David Michael Latt, qui a fait ses armes comme réalisateur de zèderies oubliables (dont une suite sans intérêt du déjà bien nul Scarecrow), s'est spécialisée dans le bis au sens authentique et littéral du terme en reproduisant, ou plutôt en anticipant les futurs gros succès du box-office. On doit à cette compagnie fort opportuniste des titres aussi évocateurs que Transmorphers, 2012 Doomsday ou encore The Da Vinci Treasure. La plupart de ces productions au budget microscopique sont destinées au marché américain ou anglophone, d'où la rareté de ces titres en France. Hormis un titre et un visuel évidemment copiés sur le fort sympathique Snakes on the plane, ce Snakes on a train est assez éloigné du film dont il s'inspire. Une Mexicaine victime d'une vieille malédiction Maya la faisant régurgiter des serpents (?!) embarque clandestinement dans un train de nuit qui doit la conduire à Los Angeles afin d'y rencontrer un chamane susceptible de la guérir. Une fois à bord, les bestioles contenues dans des bocaux (pourquoi ne pas les tuer ?? mystère...) s'échappent et sèment la mort dans les wagons. Reposant sur des kilos d'invraisemblances (la nana vomit des serpents minuscules mais les passagers sont attaqués par de gros pythons et autres boas), souffrant d'une interprétation déplorable assurée par des membres de l'équipe technique, la chose distille pourtant, et ce en partie grâce à l'image très laide (c'est un comble !), une ambiance glauque ponctuée de moments plutôt couillus, comme celui où une fillette est engloutie toute crue par un reptile affamé. Bref, nous tenons là en fin de compte un nanar convenable, jusqu'à.... jusqu'à la séquence finale dont les effets numériques sont parmi les plus abominables jamais vus sur un écran. Possédée par le mauvais sort, l'héroïne se transforme en serpent gigantesque qui avale le train avant de se volatiliser par on ne sait quelle magie. C'est ce que l'on appelle pêcher par gourmandise...
Catacombs de Tomm Coker et David Elliot avec Shannyn Sossamon.
Attention daube ! A peine l'héroïne (la mignonnette Shannyn Sossamon, seule raison valable de visionner cette immonde bêtise) débarque-t-elle à Paris pour y retrouver sa frangine que quelque chose, déjà, cloche : les douaniers français qui l'accueillent à l'aéroport ont un drôle d'accent slave ou assimilé. Une grosse dame en uniforme marmonne même un surprenant «Comprendrez-vous français ?». En deux, trois plans nous aurons vite compris que l'aéroport de Roissy se trouve en fait à Bucarest, où ont été reconstituées les catacombes parisiennes. De Paris, la vraie, il faudra simplement se contenter d'une dizaine de plans d'extérieur tournés à la va-vite et sans autorisation (avec en prime, le regard des passants vers la caméra). Uniquement motivés par l'aura sinistre de nos fameux sous-sols mortuaires, prétexte à une histoire stupide de rave party souterraine compromise par la présence d'un fou meurtrier, les producteurs ne se soucient guère de crédibilité. Peu importent donc les inscriptions sur les parois écrites dans un français approximatif et l'accent ridicule des figurants (parmi lesquels j'ai reconnu Cabral Ibacka, célèbre vedette de la télévision roumaine), comptons plutôt sur l'ignorance crasse d'une audience américaine qui n'y verra que du feu. De toute évidence le film n'est pas destiné à être vu en VO par un spectateur de l'Hexagone. Anecdote amusante : évoquant les véritables catacombes reconstituées en studio, l'actrice Alecia Moore (plus connue comme chanteuse sous le nom de Pink) affirme sur le mini-film du tournage «Un de mes amis les a visitées et m'a montré des photos, c'est très ressemblant». Autant que je m'en souvienne, prendre des photos à l'intérieur des catacombes n'est pas autorisé. Mais bon, la blondasse a vraiment l'air de savoir de quoi elle parle....Rutger, ce cigare est trouche ! (The Hunt for Eagle One)
The Hunt for Eagle One de Brian Clyde avec Mark Dacascos, Theresa Randle et Rutger Hauer.
Un film de guerre dans la jungle philippine, comme au bon vieux temps. J'adore ! C'est une production Corman, ce qui est fort séduisant, en association avec le regretté Cirio H. Santiago, ce qui est encore plus séduisant. Et en plus, il y a Rutger Hauer qui mâchouille un gros cigare ! Un cahier des charges relativement bien respecté, avec surabondance de fusillades, d'explosions, de sauts de trampoline et de refrains patriotiques à la noix. On se croirait revenu aux grandes heures de la Cannon, avec Mark Dacascos en Chuck Norris chargé de liquider un chef terroriste et libérer par la même occasion une femme-sergent faite prisonnière par les rebelles. Bien sûr, l'histoire est adaptée aux circonstances actuelles, l'ennemi est donc «le N°2 d'Al-Qaeda en Asie-Pacifique », un sale brute chevelue nommée Abubakar qui défie le gouvernement philippin dans la province musulmane de Mindanao. Le salaud périra criblé de balles en marmonnant des trucs du genre «les infidèles seront anéantis par la volonté d'Allah !» Qu'on se le dise, Roger Corman est toujours dans la partie, il a même embrayé sur une suite plutôt honorable, The Hunt for Eagle One : Crash Point, avec la même distribution, moins Rutger mais plus Jeff Fahey, où les troufions doivent cette fois retrouver les gredins qui ont dérobé un appareil permettant de contrôler à distance les avions de ligne.
Living Death de Erin Berry avec Kristy Swanson.
Un jeune millionnaire arrogant est empoisonné par son épouse et son avocat qui veulent s'approprier ses biens. Mais le flambeur n'est pas vraiment mort et revient se venger... Un curieux objet que ce Living Death, sorte de téléfilm croisé avec un inédit vidéo. Téléfilm car tout y est uniformément plat et sans saveur, de la réalisation à l'intrigue en passant par l'interprétation. Inédit vidéo car on y voit, de temps à autre, des choses un peu crasses, comme des intestins ôtés d'un ventre, un outil planté dans un œil ou des bras arrachés par un instrument de torture. Rien que l'on n'ait déjà vu autre part, mais de quoi faire passer un agréable moment, en compagnie de l'ex-Buffy Kristy Swanson, qui a pris du poids mais joue toujours comme un pied. Produit par l'équipe canadienne déjà responsable de Dead Mary (cf. plus bas).
Mammoth de Tim Cox avec Vincent Ventresca et Tom Skerritt.
Proprement affligeante, cette histoire de mammouth ramené à la vie par la chute d'un météorite d'origine extraterrestre ! L'animal, conservé en état de cryogénisation dans un musée de Louisiane, s'évade et sème la terreur dans la campagne roumaine... là où la seconde partie du film a été tournée. La seule originalité de ce gloubi-boulga indigeste réside dans la nature de l'ennemi, un mammouth, animal qui n'avait jusque là pas encore été ajouté au tableau de chasse cinématographique. Ce dernier est entièrement crée en images de synthèse. Pour le coup, soyons honnêtes, ce n'est pas trop mal foutu. Le vrai mammouth était couvert de fourrure, celui-là ne l'est pas, mais bon, nous mettrons cette anomalie historico-scientifique sur le compte de la parenté pseudo-extraterrestre de la créature. Il ne faut pas s'attendre à d'incessants assauts sanglants, le film étant produit pour la chaîne Sci-Fi Channel, nous n'avons droits qu'à une décapitation hors-champ, un empalement vu de loin et un piétinement partiellement coupé au montage. Le reste est fait de courses dans les champs de maïs et de blabla exaspérant entre le brave docteur (Vincent Ventresca, aussi expressif qu'un Playmobil) et son paternel (Tom Skerritt, qui est tombé bien bas). Conscients qu'il n'y a pas de quoi aller bien loin, les scénaristes se tournent vers l'humour, les personnages crétins et les jeux de mots graveleux. Ça n'arrange pas les choses, au contraire...
Salve de séries B en DVD (2)
Prey de Darrell James Roodt avec Bridget Moynahan et Peter Weller.
Lorsque se présentent à nous les protagonistes de l'intrigue (une famille recomposée avec papa, belle-maman, fifille et fiston), qui seront aussi les victimes potentielles d'une attaque de lions dans la savane africaine, on devine à l'avance que la tuerie annoncée n'ira pas bien loin, car chacun sait que les morts d'enfants au cinéma sont presque toujours sujettes à scrupules (tout le monde n'a pas l'audace d'un Nick Palumbo qui ose un meurtre d'enfant bien dégueulasse dans Murder-Set-Pieces). Trois victimes, c'est d'ailleurs ce à quoi se réduit l'hécatombe. Pas de quoi crier au scandale toutefois car Prey prend davantage sa source du côté de Cujo ou de Jaws que des Rats de Manhattan. La tension l'emporte sur l'hémoglobine. On appréciera donc le recours presque exclusif (mises à part quelques gerbes de sang numériques exagérément visibles) à de vrais animaux parfaitement dressés lors des assauts des carnassiers contre la Jeep où sont réfugiées les touristes. A la recherche de sa famille, Peter Weller semble pressé de rentrer chez lui avec son petit chèque sous le bras. Également tourné en Afrique du Sud, The Breed, qui montre l'attaque d'une meute de chiens enragés contre un groupe de jeunes gens sur une île déserte, fait également appel à de vrais clébards, une qualité non-négligeable à l'heure où les effets numériques sont légion. Deux bons films de bébêtes voraces.
Against the Dark de Richard Crudo avec Steven Seagal et Keith David.
Revenu à la maison dans l'idée de rehausser la qualité de sa filmographie (les pas trop mauvais Pistol Whipped et Urban Justice allaient dans ce sens), après une enfilade de séries Z épouvantables torchées dans une décharge roumaine, Steven-la-cigale a de nouveau succombé à l'appel de l'Est pour les besoins d'un machin intitulé Against the Dark. Bon, cette fois, Steven avait une bonne raison car il s'agissait d'un film d'horreur, genre dans lequel notre panda bouffi ne s'était encore jamais illustré. Mieux qu'un film d'horreur, un film de zombies cannibales post-atomique. J'étais curieux de voir ça. Mais après ingurgitation, la digestion passe mal, et cela pour une raison bien pénible à énoncer pour le Seagalophile endurci que je suis : la présence de Steven Seagal ! Car si Against the Dark est loin d'être une réussite, on y décèle toutefois les efforts de chacun (cf. le film du tournage présent en bonus sur le DVD) pour rendre la chose regardable. Puis arrive Steven. La démarche lourdaude, l'œil fixe, la voix monocorde, le gugusse n'en a strictement rien à cirer, pourvu qu'on lui file son enveloppe. Pourtant relégué à un rôle mineur, celui que l'on surnommait jadis «le saumon agile» parvient en quelques minutes à ruiner le travail d'une équipe. Tu en as assez fait, Steven, il serait judicieux de te faire un peu oublier... pour un temps...
Buried Alive de Robert Kurtzman avec Tobin Bell.
Une bande d'ados très cons (tiens, en voilà d'autres) s'offrent du bon temps dans une maison où jadis une dame fut enterrée vivante. L'esprit vengeur, elle revient sous la forme d'une face de pizza avariée pour dessouder la jeunesse pécheresse (on ne peut pas lui donner tort)... Un film qui suscite l'interrogation : comment Robert Kurtzman, le K des studios de maquillage KNB, le créateur du Wishmaster, a t-il pu accoucher d'une telle cochonnerie ? C'est ennuyeux, les effets spéciaux sont réduits à peau de chagrin, les acteurs sont calamiteux, même un débutant n'aurait pas fait pire. Vraiment, Robert, tu devrais avoir honte... Ah, mais on me dit que Tobin Bell rôdait dans les parages en attendant de tourner Saw 12 ! Ça méritait un film, c'est sûr...
The Tripper de David Arquette, avec Thomas Jane, Lukas Haas et Paul Reubens.
Non content d'avoir donner à Schwarzy l'envie de suivre ses traces, Ronald Reagan fut aussi l'un de ces Présidents pleins de haine et de rancœur comme l'Amérique les aime. Il n'aimait pas grand chose, le Ronnie, sauf peut-être les films de Chuck Norris. Des Hippies il aurait dit « Ils ressemblent à Tarzan, marchent comme Jane et sentent comme Cheetah ». C'est d'ailleurs sur cette tendre citation que débute The Tripper, première réalisation de David Arquette, acteur médiocre aux allures d'ado attardé, dont on n'attendait pas monts et merveilles, et encore moins un slasher. Pourtant, le film est sacrément balèze. Il y a d'abord cette excellente scène d'ouverture où quelques militants pacifistes s'opposent à des bûcherons qui veulent abattre un arbre centenaire, jusqu'à ce que l'un d'eux finisse sous la lame d'une tronçonneuse brandie par un marmot psychotique. Plusieurs années après, alors que la région accueille une sorte de Woodstock bis ameutant tous les chevelus du coin, un tueur portant un masque de Ronald Reagan trucide les festivaliers armé d'une hache. Complètement tordu, audacieux et sans crédibilité aucune, The Tripper propose l'alliance subtile du gore et des substances illicites...