Une partie du catalogue The Asylum a été édité en DVD à Taïwan par la société Ching Da Video et plusieurs titres sont vendus au rabais dans les enseignes de la chaîne Blockbuster, dissimulés dans des corbeilles réservées aux indésirables où foisonnent aussi d'obscurs films de guerre russes et de fantômes asiatiques. Friand de confiseries qui donnent mal à l'estomac, j'en ai donc acquis quelques-uns, à commencer par Pirates of Treasure Island. Calqué sur l'imbuvable trilogie avec Johnny Depp mais se prévenant malicieusement de toute attaque en justice pour «plagiat» en se prétendant inspiré de «L'île au Trésor» de R.L. Stevenson, la chose fait donc intervenir Long John Silver sous les traits d'un Lance Henriksen désormais en tête de la liste des acteurs étiquetés «bon rapport qualité/prix». Lance cabotine comme un bambin au milieu de comédiens amateurs exécrables, à l'image du type censé interpréter un capitaine français. On ne s'étonnera jamais assez de l'incapacité des producteurs à engager des acteurs «natifs» lorsqu'il s'agit d'interpréter des étrangers. On ne me fera pas croire que dénicher en Californie un Frenchie assez aventureux pour accomplir la besogne relevait de l'impossible. Si on me l'avait proposer, je l'aurais même fait pour une poignée de dollars !... Bref, ces Pirates de l'île au Trésor ne s'activent qu'une heure et quart et pourtant cela semble une éternité. Sans doute pas l'un des meilleurs crûs de The Asylum...
Mis en chantier pour concurrencer le remake de The Hitcher auquel il est sans nul doute supérieur, The Hitchhiker est en revanche une bonne surprise. Le scénario est tout bête : quatre nanas en partance pour Vegas prennent en stop un beau mec qui se révèle un fieffé psychopathe souffrant de misogynie aigüe. Dans ce rôle tendancieux, l'acteur Jeff Denton, un habitué des productions de l'asile, est plutôt convaincant. Le réalisateur maison Leigh Scott filme avec un certain sens du rythme un scénario qui réussit l'exploit de ne pas être ennuyeux et de ne presque jamais souffrir d'invraisemblances. J'insiste ici sur le mot «presque» car il y a quand même une séquence qui vaut son pesant de cacahuètes : deux flics se présentent au motel où l'auto-stoppeur meurtrier retient les donzelles en otage, celui-ci sort alors pour accueillir les visiteurs et ferme derrière lui la porte toute maculée du sang d'un malheureux fraîchement abattu. Impossible de rater ce détail, pourtant les flics ne remarquent rien. Au fur et à mesure que le dialogue s'installe, on en vient presque à s'arracher les cheveux devant tant de laxisme (des flics comme du scénariste) en se disant «Mais comment ne peuvent-ils pas remarquer la porte ensanglantée ??!!». Une fois les questions d'usage expédiées, l'un des officiers finit enfin par demander «Au fait, qu'est-il arrivé à votre porte?». Ce sont aussi ces petits riens qui nous rappellent qu'on est bien là en terre bis.
à suivre...
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