mardi 29 septembre 2009

Pour quelques séries B (et un Asylum) de plus...


War of the Worlds
par The Asylum

«La guerre des mondes» de H.G. Wells vue par The Asylum. Ça n'est pas honteux, loin de là. Bien sûr les effets spéciaux numériques sont souvent risibles, mais insérés dans un décor de désolation soigneusement reconstitué, ils passent plutôt bien. Bien sûr l'image DV est parfois crasse, mais la qualité sonore est au rendez-vous. Bien sûr certains mouvements de foule souffrent d'un nombre insuffisant de figurants, mais l'interprétation concernée de C. Thomas Howell, épaulé par un Jake Busey (partiellement crédité sous le nom de William Busey !) venu prêter main forte, contrebalance ce défaut. Il s'agit là du cinquième film de The Asylum que je visionne, et si je dois tirer un premier bilan de cette digestion, je dirais que je suis agréablement surpris. Handicapée par des budgets anémiques qui collent mal à l'ambition de ses projets, la firme parvient pourtant à livrer des séries B ou Z plus ou moins potables en s'appuyant sur des scénarii astucieux et une troupe d'acteurs fidèles et motivés. Mais de toute évidence, les films estampillés «The Asylum» ne s'adressent pas à un public habituel. Il faut certainement beaucoup d'indulgence, et accessoirement avoir ingurgité au préalable pas mal d'autres trucs nauséabonds, pour y trouver un intérêt.

et aussi...

Behind Enemy Lines II : Axis of Evil
de James Dodson avec Nicholas Gonzalez, Peter Coyote, Bruce McGill.

S'il est une chose rare dans un film de guerre, c'est que les habituellement ennuyeuses séquences dites «de bureau», où le Président, le Secrétaire d'État à la Défense, divers conseillers patibulaires et une secrétaire-potiche discutaillent de l'avenir du monde, soient plus intéressantes que les scènes d'action sur le terrain. C'est pourtant bien ce qu'il se passe dans cette première séquelle (une autre, située en Colombie, est depuis apparue) pas vraiment indispensable de Behind Enemy Lines qui a au moins le bon goût de nous épargner la tête d'abruti de l'insupportable Owen Wilson, ici remplacé par Nicholas Gonzalez (qu'on a vu se faire bouffer dans Anacondas) entouré d'une belle brochette de seconds couteaux. Le territoire ennemi est ici la Corée du Nord où des marines sont largués afin de mettre hors d'usage une base de lancement de missiles.

Hatchet de Adam Green avec Kane Hodder, Robert Englund, Tony Todd.

Sans nul doute l'un des slashers les plus jouissifs de ces derniers mois, qui donne l'occasion à deux icônes du film d'horreur, Kane Hodder et John Carl Buechler, de revenir à ce qu'ils savent faire de mieux, jouer les massacreurs pour l'un, créer des maquillages d'enfer pour l'autre. Avec le difforme Victor Crowley, qui hante le bayou de Louisiane armé d'une hachette, le réalisateur avait pour ambition de créer un successeur crédible à Jason Voorhees. Kane Hodder, qui en connaît un rayon sur les tueurs siphonnés du bulbe, était le candidat idéal pour épouser la carcasse pourrie du croque-mitaine. Il y a de la tripaille à satiété (mâchoire écartelée, bras arrachés, tête retournée) et du nichon en quantité raisonnable (ceux de Mercedes McNab sont fort appétissants). En somme, tout ce dont nous autres avons besoin pour trouver le sommeil...


Hellraiser : Deader & Hellraiser : Hellworld de Rick Bota avec Doug Bradley.

Quiconque a autrefois été subjugué par le génie créateur de Clive Barker aura peine à trouver une quelconque parenté entre Hellraiser premier du nom et ces deux séquelles récentes portant les chiffres 7 et 8. Il n'est donc plus question de démons poursuivant sur Terre ceux qui ont échappés à leur enfer sadomasochiste et dont le corps peut être régénéré par le sang de victimes innocentes, mais plutôt de morts provoquées par le seul fait d'avoir activé la fameuse boite libérant les Cénobites. «Pinhead» est ici réduit à quelques apparitions, pendant que Rick Bota filme avec peu de conviction des acteurs médiocres livrés aux maquillages de Gary J. Tunnicliffe, qui accomplit ici un travail plus satisfaisant que sur Dracula II et III. Et puis disons-le une bonne fois pour toutes : c'en est assez de nous ressasser les mêmes cages d'escalier et les mêmes figurants débiles chaque fois qu'un film est tourné à Bucarest. Il est temps de changer de décor !

Half Past Dead 2 de Art Camacho avec Bill Goldberg et Kurupt.

Encore une production Andrew Stevens, qui a pris l'habitude de balancer des séquelles sans que l'on puisse se remémorer l'obscur succès auquel elles se réfèrent. Ici, il s'agit en l'occurrence du dernier film de Steven Seagal sorti en salles (ça fait un bail !). L'ancien catcheur Bill Goldberg prend la relève dans la salopette du gros baraqué et un rappeur en chasse un autre dans le rôle du Noir bavard. L'action se passe donc toujours dans une prison, où éclate une mutinerie permettant à un gang se prendre possession des lieux. Le baraqué et le Noir se retrouvent embarqués malgré eux dans l'histoire. De la bastonnade pas chère, torchée vite fait bien fait, c'est en somme tout ce dont nous autres avons besoin pour avoir l'esprit libre...

The Rockville Slayer de Marc Selz avec Joe Estevez, Robert Z'Dar et Linnea Quigley.

Le mouton noir de la famille Sheen (ou Estevez, c'est selon), l'ancien Maniac Cop sans son maquillage (encore plus moche qu'avec) et une ex-scream queen affamée, cela ne pouvait qu'être Z. C'est d'ailleurs dommage qu'il n'existe pas une autre lettre après Z car ce Rockville Slayer y aurait sûrement sa place. J'évoquais dans le commentaire sur War of the Worlds (voir plus haut) «des trucs nauséabonds» qui feraient passer les productions The Asylum pour du Claude Chabrol, en voilà justement un parfait exemple. Sans scénario, sans savoir-faire technique, avec des acteurs jetés en pâture et surtout sans le moindre travail de mixage (dialogues inaudibles suivis d'une musique à vous péter les tympans !), ce film est une véritable abomination. Si vous le voyez sur une étagère de vidéo-club, un conseil, passez votre chemin !

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