L'excellent blog 1Kult a été le plus prompt pour nous apprendre une bien triste nouvelle : la disparition, à l'âge de 70 ans, du distingué John Phillip Law. Figure incontournable du film populaire européen, l'Américain John Phillip Law aura illuminé de son sex-appeal et de son regard pénétrant des œuvres aussi célèbres et diverses que le psychédélique Barbarella de Roger Vadim (où il fait tourner la tête de Jane Fonda), Danger: Diabolik de Mario Bava (dans lequel il prête sa haute stature au fameux antihéros de fumetti), le western crépusculaire La mort était au rendez-vous de Giulio Petroni (il y incarne un cowboy assoiffé de vengeance, aidé dans son entreprise par Lee Van Cleef) et deux excellents thrillers de l'Anglais Peter Collinson, La nuit de la peur et La chasse sanglante. Ayant construit l'essentiel de sa carrière en Italie, il avait fini par s'égarer, à l'image de nombre de ses compatriotes, dans le cinéma d'exploitation le plus radical. Une seconde carrière qu'il n'a jamais renié, bien au contraire, comme en témoigne son long entretien dans un numéro de Mad Movies. De cette filmographie chérie par quelques amateurs éclairés, on peut citer le troublant Voyeur Pervers où, en locataire mystérieux, il déambule en tenue d'Adam pour le plaisir décadent d'un vieillard omnipotent (Fernando Rey), le méconnu Coup de Force du mercenaire Fabrizio De Angelis, efficace film d'action sur fond de guérilla en Amérique Latine dont il est le seul nom connu au générique, La forêt explosive, film de jungle tourné en Indonésie où il partage l'affiche avec la vedette locale Barry Prima et un Chris Mitchum inexistant, et Night Train to Terror, où il anime un premier sketch très sanglant fondé sur une histoire de secte cannibale. Devenu une icône, il a continué jusqu'à son dernier souffle d'apparaître ça et là pour le compte de cinéastes de séries B, tels que Sergio Stivaletti (I tre volti del terrore) et John Carl Buechler (Curse of the Forty-Niner). Comédien racé, félin, discret, John Phillip Law aurait probablement eu d'autres rôles à sa mesure. Sans doute que Tarantino lui-même aurait fini par "l'exhumer" un de ces jours.
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