Island of Death fait partie de ces films maudits qui n’ont toujours pas été montrés dans nos vertes contrées. En France, la bête reste inédite en salles, en vidéo et en DVD. Il faut donc se tourner vers l’import pour y goûter.
S’intéresser à Island of Death, c’est revenir aux sources de la filmographie d’un faiseur de séries B qui, dans les années 80, était l’égal d’un Albert Pyun, d’un Charles Band ou d’un Armand Mastroianni. De son Athènes natale, Nico Mastorakis a très tôt raisonné en termes d’argent et de carrière internationale. Après s’être fait la main sur des programmes télévisés, il entreprend en 1975 la réalisation d’un premier long-métrage. Le but avoué étant de faire du blé, il s’inspire du succès de Massacre à la tronçonneuse pour produire un film par cher qui peut rapporter gros. Tourné en anglais avec un casting international, fondé sur la violence, le sexe et la perversion, Island of Death fait son petit effet, glanant rapidement le statut d’œuvre culte et provoquant le courroux des censeurs qui l’interdisent dans certains pays (dont le nôtre). Image Entertainment a distribué depuis les États-Unis une galette dépourvue de visuel mais néanmoins fortement racoleuse. "The movie that the censors don’t want you to see" annonce fièrement la jaquette, tandis qu’au verso un commentaire renchérit : “We regret that we can’t show scenes from the movie on the cover. The content is too strong to be displayed”. On ne pourra pas dire que nous ne sommes pas prévenus !
S’intéresser à Island of Death, c’est revenir aux sources de la filmographie d’un faiseur de séries B qui, dans les années 80, était l’égal d’un Albert Pyun, d’un Charles Band ou d’un Armand Mastroianni. De son Athènes natale, Nico Mastorakis a très tôt raisonné en termes d’argent et de carrière internationale. Après s’être fait la main sur des programmes télévisés, il entreprend en 1975 la réalisation d’un premier long-métrage. Le but avoué étant de faire du blé, il s’inspire du succès de Massacre à la tronçonneuse pour produire un film par cher qui peut rapporter gros. Tourné en anglais avec un casting international, fondé sur la violence, le sexe et la perversion, Island of Death fait son petit effet, glanant rapidement le statut d’œuvre culte et provoquant le courroux des censeurs qui l’interdisent dans certains pays (dont le nôtre). Image Entertainment a distribué depuis les États-Unis une galette dépourvue de visuel mais néanmoins fortement racoleuse. "The movie that the censors don’t want you to see" annonce fièrement la jaquette, tandis qu’au verso un commentaire renchérit : “We regret that we can’t show scenes from the movie on the cover. The content is too strong to be displayed”. On ne pourra pas dire que nous ne sommes pas prévenus !
Deux touristes anglais, Christopher et Celia, débarquent sur l’île grecque de Mykonos. Ils sont beaux, ils sont jeunes, ils s’aiment. On se dit que les malheureux vont être alors poursuivis par des insulaires sauvages qui les tortureront avant de les tuer et de les dévorer. Que nenni ! Car en réalité, nos deux Anglais sont de fieffés psychopathes qui ont décidé de purifier l’île de sa débauche, non sans s’y vautrer complaisamment. Sitôt le premier forfait de Christopher accompli (il sodomise un chevreau avant de l’égorger), le film devient un catalogue de perversions assez hallucinant. Un artiste français meurt asphyxié après avoir été contraint de boire un pot de peinture, un couple d’homosexuels est massacré, une lesbienne a le visage brûlé, une vieille cochonne se fait uriner sur la figure, un hippie est occis d’un coup de harpon, un détective est pendu à l’aile d’un avion en vol, une jeune femme est transpercée d’un coup de serpe. Ces horreurs finiront par se retourner contre le couple qui, en tentant de fuir la police, tombera sur plus sadique que lui en la personne d’un vieux berger lubrique. Totalement imprégné de l’imagerie décomplexée des années 70, rythmé par de douces mélodies langoureuses évoquant Demis Roussos période Aphrodite’s Child, Island of Death suscite un véritable malaise par le décalage entre l’atrocité des actes commis et le décor enchanteur, entre la perversité extrême du couple (elle photographie pendant que lui tue) et leur apparente banalité. Mastorakis (qui interprète aussi un flic) y déploie une maîtrise parfaite du champ/contre-champ et trompe la routine que pourrait créer cette succession de scènes déviantes par des astuces de montage. Le cinéaste grec nous apprend au cours du passionnant entretien qui complète cette édition que le comédien Bob Behling s’est suicidé quelques années après le tournage.
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