samedi 13 juin 2009

Australie : Ozploitation movies en DVD

Principal pourvoyeur en Australie de DVD pas chers et de genres très différents, Umbrella Entertainment (dont le logo représente un parapluie jaune souriant) est à l'origine de plusieurs éditions de films dit «d'Ozploitation» (terme désignant le cinéma de genre en provenance d'Australie, principalement actif dans les années 70/80).


Très irrégulière dans la qualité de ses DVD (voir son édition de Gorge Profonde de Gerard Damiano, réduite de 88 à 61 minutes car amputée de tous les passages pornographiques, une aberration !), la maison a toutefois soigné le produit en ce qui concerne les œuvres qui nous intéressent, même si – et ce n'est guère une surprise - tous les films ne sont proposés qu'en version anglaise non sous-titrée C'est ainsi que la plupart des titres disponibles chez l'éditeur sont regroupés sous la forme de deux coffrets comptant en tout treize long-métrages, en plus de bénéficier d'éditions individuelles. La plupart ont déjà fait l'objet de sorties en VHS et/ou DVD en France. Sur le premier volume on peut donc retrouver les excellents Harlequin de Simon Wincer et Les traqués de l'an 2000 de Brian Trenchard-Smith (sous le titre Turkey Shoot) ainsi que des titres moins réputés tels que Roadgames de Richard Franklin, The Adventures of Barry McKenzie de Bruce Beresford, The Naked Bunyip de John B. Murray et deux films d'horreur de Terry Bourke (Night of fear et Inner of the damned). Sur le second volume figurent l'inégalable Long week-end de Colin Eggleston (actuellement soumis au supplice du remake à Hollywood), l'incontournable Razorback de Russell Mulcahy, The Chain Reaction de Ian Barry, Stone de Sandy Harbutt et deux Richard Franklin : The true story of Eskimo Nell et Fantasm. Umbrella a aussi mis sur le marché d'autres représentants du genre vendus à l'unité : c'est le cas de Patrick, l'œuvre la plus connue de Franklin, Le survivant d'un monde parallèle (The Survivor) de David Hemmings, deux œuvres de jeunesse de Peter Weir réunies sur un même disque (The cars that ate Paris et le très méconnu The plumber) ou encore Thirst de Rod Hardy.


Chez d'autres éditeurs, on peut trouver Fair Game de Mario Andreacchio (Beyond Home) et Dead-End Drive In de Brian Trenchard-Smith (Mad Man Entertainment). Toujours chez Mad Man, The man from Hong-Kong, film d'arts martiaux avec Wang Yu et George Lazenby tourné par le même Trenchard-Smith entre l'ex-comptoir britannique et le Queensland, est aussi labellisé «Oz Classic». En revanche, aucune trace de Montclare, rendez-vous de l'horreur (Next of kin), petite perle lugubre de Tony Williams. Que ceux qui possèdent la rarissime VHS de chez PolyGram Video chérissent leur cassette avec dévotion...

The Medusa Touch : Lino Ventura en VO anglaise

Voir un film en version originale a cet avantage non négligeable qu'on peut y entendre les voix originales des acteurs. Cela donne parfois des moments inoubliables. Au cours de sa fructueuse carrière, Lino Ventura n'aura eu que rarement l'opportunité de pratiquer la langue de Shakespeare. Dans The Medusa Touch (sortie en France sous le titre La grande menace), qui constitue par ailleurs l'unique incursion de l'acteur dans le domaine fantastique, Lino interprète un inspecteur de police français chargé d'élucider à Londres l'étrange agression d'un écrivain qui prétend détenir le pouvoir de provoquer des désastres. La grande menace a d'abord été distribué en VHS par Fil à film puis dans une collection « Lino Ventura » vendue en kiosque, avant d'apparaître en DVD en version originale dôtée de sous-titres en français. Voilà donc tout l'intérêt de cette solide édition française. Le DVD australien de MRA entertainment (ci-contre) que j'ai désormais entre les mains permet aussi de goûter au bel accent frenchie de notre Lino national. Étonnamment à l'aise bien qu'isolé au milieu de comédiens british, le Lino s'en sort avec les honneurs. Le mérite en revient peut-être à Jack Gold, metteur en scène polyvalent responsable notamment d'un estimable Les évadés de Sobibor avec Rutger Hauer. Profondément impliqué dans le projet comme producteur, Gold trouve un co-financement en France qui lui impose d'engager au moins une vedette française. Son choix se porte immédiatement sur Lino Ventura, dont il admire la prestance et le professionnalisme. Peu coutumier des tournages hors de France, Ventura se laisse pourtant convaincre de tourner en Angleterre et en langue anglaise. En résulte un film que je qualifierai de magistral tant tout, absolument tout, y est brillamment organisé. Mad Movies, voici quelques années, ne s'y était pas trompé en classant La grande menace parmi les cents chef-d'œuvres du cinéma fantastique. Riche en séquences glaçantes et spectaculaires (un avion s'écrase contre un immeuble, la cathédrale de Westminster s'effondre), le film s'appuie sur un face-à-face subtil (car jamais frontal, les deux hommes s'affrontant par flash-backs) entre le flic rationnel et l'écrivain doué de pouvoirs démoniaques, campé par un Richard Burton en bien piteux état et plus menaçant que jamais. Je recommande une excellente critique du film sur DVDclassik.


vendredi 5 juin 2009

Bonnes pioches au Spanish Film Festival de Sydney


Alors que s'est ouvert récemment le Sydney Film Festival où sont projetés quelques films de genre alléchants tels que Dead Snow du Norvégien Tommy Wirkola avec des zombies nazis et le très attendu Bronson de Nicolas Winding Refn, il convient de revenir sur le Spanish Film Festival qui l'a précédé de quelques semaines. De passage dans la capitale économique australienne à ce moment-là (où j'ai d'ailleurs croisé l'acteur Javier Càmara faisant du shopping), j'en ai profité pour aller prendre le pouls d'une production espagnole et hispanophone toujours très intéressante. Certaines oeuvres méritent que l'on s'y attarde. Produit par les trois grands noms actuels du cinéma mexicain (Del Toro, Iñarritu et Alfonso Cuaron), Rudo and Cursi (ci-dessus) n'est pas passé inaperçu. Première réalisation de Carlos Cuaron (frère de), cette comédie sociale sur le destin de deux frangins issus de la campagne qui deviennent stars du football ose un language fleuri et de spectaculaires séquences dans un stade. Du pur cinéma populaire. Dans un registre différent, signalons le sympathique Make it Look Like an Accident (ci-dessous), dans le lequel Carmen Maura s'embarque dans une dangereuse histoire en voulant à tout prix se débarrasser de son gendre. Une comédie gentimment noire. En attendant de voir ces deux films se pointer en France (ou pas)...

Au Japon, L'Antéchrist parle (un peu) français

Le DVD de L'Antéchrist d'Alberto De Martino sorti par SPO Entertainment au Japon (visuel ci-contre) comporte une version française qui souffre de quelques problèmes d'ajustements. En effet, à plusieurs reprises tout au long du film, le son disparaît alors que les lèvres des acteurs s'articulent encore. Il est peu probable que celà soit dû à une absence de piste française sur ces extraits, mais il faudrait pour s'en assurer comparer cette édition à la VHS autrefois sortie en France chez VIP et Proserpine . A noter que le film, qui reste l'un des meilleurs succédanés italiens de L'Exorciste, est toujours inédit en France en DVD.

jeudi 4 juin 2009

A Humble Tribute to David Carradine

Avant que tout le monde ne reprenne la nouvelle, un mot sur la disparition de David Carradine à l'âge de 72 ans. L'acteur est décédé il y a deux jours à Bangkok dans des circonstances plutôt obscures qui laisseraient a priori penser à un suicide, alors qu'il tournait un film sous la direction du Français Charles de Meaux. J'adorais David Carradine. A l'instar d'autres gueules telles que Rutger Hauer ou Udo Kier, il m'est bien souvent arrivé d'acheter un DVD ou une VHS pour l'unique raison qu'il y avait son nom sur la jaquette. Même si le comédien a connu des moments de gloire qui lui valent aujourd'hui le respect des cinéphiles de tout bord (je pense notamment à L'œuf du serpent, unique film de Bergman aux Etats-Unis), c'était et cela reste toujours un régal de voir apparaître son faciès creusé dans la roche dans tout un éventail de séries B qui, contrairement à ce qu'affirment certains, ont davantage contribué à sa légende et lui ont probablement valu le privilège de figurer au générique de Kill Bill dans un rôle taillé sur mesure. N'ayant pas ma collection à portée de main, je ne peux que faire appel à ma mémoire : aux côtés d'un Lee Van Cleef vieillissant dans Armed Response, l'un des meilleurs Fred Olen Ray qui ne retrouvera jamais pareil casting, en flic compatissant aux secours de jeunes désœuvrés dans Les enfants de la nuit de Norbert Meisel (avec la jolie Nancy Kwan) ou en succédané de Kung-Fu dans Le cercle de feu. Nous n'oublierons pas un excellent face à face avec Chuck Norris dans Œil pour œil ni sa partition de Frankenstein dans la mythique Course à la mort de l'an 2000 de Paul Bartel. Parmi ses récentes apparitions, je citerais le fort sympathique Dead & Breakfast où sa nièce Ever tient la vedette. La carrière de Carradine aura été entièrement dédiée à la série B, on regrette même qu'il ne soit jamais venu faire un tour du côté de l'Italie. Dans les années 80, nul doute que sa trogne burinée eût parfaitement pu se fondre dans un décor post-apocalyptique. Gloire à Tarantino d'avoir à jamais immortalisé David Carradine...


mercredi 3 juin 2009

Walking Tall : la série télé avec Bo Svenson

Tout le monde est d'accord pour dire que Walking Tall (Tolérance Zéro en VF) est un sympathique film d'action avec Dwayne « The Rock » Johnson, qui a d'ailleurs engendré, c'est amusant, deux séquelles destinées au marché de la vidéo, avec l'ex-Hercule de la télé Kevin Sorbo. Ce que beaucoup en revanche ignorent, c'est que l'origine de Walking Tall remonte aux années 70, avec une trilogie narrant comment le Shérif Buford Pusser, plus doué au maniement du bâton que du pistolet, fait respecter la loi dans le Comté de McNeal, Tennessee. Réalisé par le solide vétéran de la série B Phil Karlson, le premier volet, Justice Sauvage (rien à voir avec le Seagal), met en scène Joe Don Baker dans le rôle de Pusser, rôle repris plus tard par le grand Bo Svenson dans les deux suites ainsi que dans la série télévisée lancée au début des années 80. Cela n'a rien d'un scoop mais j'aimerais m'attarder un moment sur cette dernière, que je viens de dévorer quatre heures durant, après avoir mis la main en Australie sur le double-DVD de MGM contenant l'intégralité des sept épisodes. J'ignore si ladite série a été un jour diffusée en France. Droit dans ses bottes et le bâton toujours à portée de main, le Shérif Buford Pusser a l'intégrité qui dérange. Veuf inconsolable, il met régulièrement la vie de ses enfants et de son vieux père (Walter Barnes, rescapé du western rital) en danger en traquant les criminels du Comté, qu'ils soient nantis ou sans le sou. Au cours de ses enquêtes, il se frottera à des dealeurs de drogue, des membres du KKK, des braqueurs de banque et des industriels véreux. Face à un excellent Bo Svenson, on croise une poignée de tronches qui ont fait les beaux jours de la série B d'antan : Charles Napier en fermier raciste, Chuck Connors en patriarche, L.Q Jones en ennemi juré du Shérif, Ralph Bellamy en directeur de mines... Et même un certain Robert Englund, déjà dans la peau d'un sale type. Partie pour durer, la série s'est finalement interrompue après le septième épisode. On soupçonne des problèmes d'audience peut-être liés à la confusion établie avec les œuvres précédentes (mésentente chronologique au sujet de la mort de l'épouse de Pusser, discordances physiques concernant le personnage de John Witter). On ne peut que le déplorer, car une fois l'ultime épisode vu, on en redemande... On trouve quelques informations récentes au sujet de Bo Svenson sur le blog Jeffercink.