dimanche 5 avril 2009

Quand Vincent Price était "The Last Man on Earth"...

La récente adaptation de "I am Legend" de Richard Matheson, avec Will Smith dans le rôle du dernier homme sur Terre (rien que cette idée me rebute..) après qu'un virus a exterminé une partie de l'Humanité et transformé l'autre partie en hordes de vampires, a permis de se rappeler aux bons souvenirs d'une précédente adaptation datant de 1964. Malgré tout un tas de qualités et des circonstances désormais favorables, cettez lointaine version demeure, mine de rien, pas évidente à voir. A ma connaissance, elle reste inédite en France, que ce soit en VHS ou en DVD, et il faut donc se contenter de quelques diffusions sporadiques à la télévision (je me souviens notamment d'un passage dans le cycle Cinéma de Quartier de notre ami Dionnet) pour y goûter.

J'ai réussi, pour ma part, à me procurer une édition australienne bon marché, sous un label nommé Silver Screams qui comprend également La Nuit des morts-vivants de Romero, La Nuit de tous les mystères de Castle et un fort intriguant Mania, qui cache en réalité un chef-d'oeuvre de John Gilling, L'impasse aux violences. Bien que présentant une copie médiocre, cette édition a néanmoins le mérite d'exister.

Co-adaptée par Matheson lui-même mais mal-aimée de l'écrivain qui retirera son nom du générique pour le troquer contre un pseudonyme (Logan Swanson), cette version, intitulée The Last Man on Earth, fut produite par American International Pictures et tournée à l'économie dans les rues de Rome. Vincent Price, comme toujours excellent dans un rôle proche du mimétisme (il est d'ailleurs le seul dont la voix ne soit pas doublée), y évolue au milieu d'acteurs italiens bien connus des amateurs de bis (Emma Danieli, Giacomo Rossi-Stuart, Franca Bettoja, Umberto Raho). Cette proximité étonnante n'est là qu'un des multiples détails qui situent l'oeuvre aux confins du bizarre, parmi lesquels nous pourrions citer la séquence des militaires jetant les cadavres au feu (une allusion possible à l'Holocauste) la vieille Chevy de Price arpentant, tel un corbillard, les rues désertes d'une cité plongée dans la brume, ou encore quelques imperfections techniques qui, avec le temps, ont affirmé le charme du film (un mixage un peu aléatoire qui entrecoupe les dialogues de silences bruts). Les pavés de presse italiens de l'époque attribuaient la réalisation à Ubaldo Ragona, alors que la véritable paternité du film revient en réalité à Sidney Salkow, téléaste dont ce fut-là le seul titre de gloire.

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