Sur le DVD, édité par Something Weird, de The Body Beneath d'Andy Milligan figure un moyen-métrage expérimental de ce dernier qui nous ferait presque admettre que Milligan fut un jour doué d'un certain talent. Intitulée Vapors, cette rareté d'une demi-heure tournée en noir et blanc au début de la carrière de Milligan (en 1965) se situe dans une « bathhouse » (bains de vapeurs) de New-York. A cette époque, l'homosexualité était le sujet de prédilection du cinéaste, alors même que rares étaient ceux qui abordaient de manière directe ce tabou. Ainsi suit-on pendant une bonne vingtaine de minutes la discussion, mâtinée de désir, entre deux homosexuels dans un bain de vapeurs. Le second, qui pénètre en ce lieu de débauche pour la première fois, se confie au premier. L'exigüité du décor oblige Milligan, qui tient la caméra, à user de toutes les ruses afin de permettre aux acteurs de se mouvoir confortablement et de donner au champs d'action le plus d'amplitude possible. Malgré une qualité sonore sérieusement détériorée, la chose est assez agréable à voir, car elle ne s'éternise pas et évite (parfois de justesse) ce ridicule inhérent aux longs-métrages du réalisateur. Les acteurs, chose rare chez Milligan, ne sont pas mauvais. On peut y voir un témoignage sociologique et y mesurer combien Milligan a gâché un talent certes limité mais effectif en s'aventurant par la suite dans l'horreur et le fantastique. Pour s'en convaincre, il suffit de regarder The Body Beneath, une grotesque histoire de vampirisme avec un révérend diabolique, un bossu débile, des succubes peinturlurées en vert, une scène de cul et une pincée d'hémoglobine.
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