samedi 29 août 2009

Les nouveaux Seagal et Lundgren en DVD

Alors que Missionary Man m'attend toujours sur un coin de table et que Diamond Dogs a déjà égayé une soirée morose dans un coin paumé de Nouvelle-Zélande, un nouvel inédit avec Dolphy Lundgren a fait son apparition. Il s'agit de Direct Contact, un titre qu'on a déjà eu l'impression d'entendre trois-cent-cinquante fois, sous la direction de l'Israélien Danny Lerner, un ancien de Nu Image. Et comme une bonne chose n'arrive jamais seule, on apprend la sortie simultanée du nouveau Steven Seagal, Driven To Kill (Le Prix du Sang en VF), deuxième collaboration avec le réalisateur Jeff King après Kill Switch que je n'ai toujours pas vu. Gageons qu'un petit Van Damme devrait prochainement poursuivre sur cette bonne lancée...

Invitation Only, l'horreur venue de Taïwan

C'est le 19 août dernier qu'est sorti en location dans tous les vidéo-clubs de Taïwan le très attendu Invitation Only, premier film gore en provenance de l'île que je me suis empressé de louer. Pas déçu et déjà impatient d'attendre la parution du DVD à la vente.

Invitation Only a semble-t-il fait son petit effet au Marché du Film à Cannes. Rien d'étonnant à cela, cette combinaison peu délicate de torture-porn à la Hostel et de slasher a de quoi régaler n'importe quel amateur de l'un ou l'autre. Après l'habituel meurtre dans les toilettes pour mettre dans l'ambiance, l'intrigue débute sagement. Le personnage central est un rien-du-tout, un microbe, qui conduit son richissime et séduisant patron du boulot à la maison et surprend ce dernier un soir en train de culbuter une starlette sur le cuir de sa limousine. Le boss lui tend une invitation pour une soirée privée destinée aux gens de la haute. Tout excité, le modeste employé ne sait pas qu'il va devenir l'attraction d'un spectacle malsain. Cette première et prometteuse réalisation d'un dénommé Kevin Ko se paye la présence de la porno-star nippone Maria Ozawa, qui se déshabille un bon coup avant de passer à l'abattoir. Côté meurtres, on remarque une certaine prédilection pour l'égorgement (un classique désormais un peu trop récurrent dans les films d'horreur). Ainsi que deux moments dantesques : la longue et pénible séance de torture d'une malheureuse anonyme sous les yeux d'une respectable assemblée se délectant de la souffrance de la basse populace, et la séquence dite «du cafard». Alors que notre héros, tentant d'échapper à son sinistre sort, cherche une issue de secours, il tâtonne de la main au dessus d'une pièce surélevée et aplatit une grosse blatte visqueuse. Curieux de savoir ce qu'il a pu toucher, il constate l'insecte écrasé sur son doigt qu'il frotte aussitôt contre un mur pour l'en décoller. La bestiole se relève alors et s'éloigne en trainant une substance blanchâtre échappée de son abdomen. Le tout filmé en gros plan avec un vrai cafard. Bon appétit, merci ! Cet épisode parlera à tous ceux qui connaissent Taipei, pour qui cohabiter avec les cafards fait partie du quotidien. Dans la zone où j'habite actuellement, appelée Houshanpi (est de la capitale), ils pullulent aux abords des trottoirs et des bouches d'égouts dont ils sortent pendant la nuit. Avoir une envie de chocolat à minuit peut se révéler une expédition et les quelques mètres qui séparent votre domicile du premier 7 Eleven s'apparentent à un terrain miné où l'on garde les yeux rivés au sol pour éviter de piétiner l'une de ces répugnantes bestioles. Au petit matin, plus une trace des parasites, hormis les restes de ceux qui ont subi la loi des sandales la nuit précédente...

mardi 11 août 2009

Salve de séries B en DVD (4)

Une dernière livraison de séries B dévorées récemment.
Urban Legend 3 : Bloody Mary de Mary Lambert avec Kate Mara et Ed Marinaro.

Responsable à la fin des années 80 de l'effrayant Simetierre (qui reste à ce jour l'une des meilleures adaptations d'un bouquin de Stephen King sur grand écran) suivi d'un solide Simetierre 2, Mary Lambert demeure l'une des rares femmes-cinéastes à avoir marqué le cinéma fantastique. Discrète pendant plus d'une décennie, elle est récemment revenue par la petite porte via une deuxième séquelle au Urban Legend de Jamie Blanks, qui s'avère légèrement supérieure à l'atterrant Urban Legend 2. Certains aspects du script souffrent d'énormes lacunes : on nous explique que l'esprit de Mary Banner assassine la progéniture des quatre garnements qui ont, de près ou de loin, contribué à sa mort trente-cinq ans plus tôt. Or il y a manifestement une mort de trop par rapport à celles attribuées à la vengeance de Mary, mais cela ne semble soulever aucune interrogation, pas plus que ces personnages-clé qui disparaissent de la circulation sans crier gare. Les scènes-choc sont régulières mais fort peu imaginatives, hormis celle où la fille s'arrache la peau du visage d'où surgissent des dizaines de petites araignées créées par ordinateur (on pense à la scène d'automutilation dans Les ruines). Le film ne mérite toutefois pas la piètre réputation qu'on lui prête ici et là. Les jeunes acteurs sont plutôt bons, la photographie est soignée, les dialogues moins grossiers qu'à l'accoutumée. Ni plus ni moins qu'un direct-to-video dans la petite moyenne. 

Anaconda 3 : Offspring de Don E. Fauntleroy avec David Hasselhoff et John Rhys-Davies.

Alors qu'un Anaconda 4 a déjà montré le bout de sa langue, je me suis intéressé à la troisième livraison de ce qui n'était a priori pas destiné à devenir une franchise. Après une vague allusion à la précédente séquelle pour justifier du confinement d'un anaconda gigantesque dans un centre de recherche d'Europe centrale, l'action s'emballe très vite puisque le reptile s'échappe en laissant derrière lui une trainée de cadavres déchiquetés et part se cacher dans la forêt limitrophe, coursé par une escouade de têtes brûlées. Celle-ci est emmenée par le vieux beau David Hasselhoff, désormais voué à une jolie carrière de has-been dans des sous-produits pas très reluisants (mais quoi de plus logique pour celui qui débuta dans Starcrash de Luigi Cozzi ?). La mocheté est de rigueur : l'héroïne, les effets gore et surtout le serpent, que j'érige au panthéon des plus ridicules jamais créés en images en synthèse. Ce qui fait de cet Anaconda 3 un nanar de choix.

The Boston Strangler : The Untold Story de Michael Feifer avec Andrew Divoff et Corin Nemec.

Venu de nulle part, Michael Feifer a trouvé le bon filon pour susciter rapidement la curiosité : ne réaliser que des films sur de vrais tueurs en série. Tournée avec des moyens insuffisants, cette version ne soutient pas deux secondes la comparaison avec le chef-d'œuvre de Richard Fleischer. Faute de pouvoir s'offrir de luxe de la reconstitution historique (l'intrigue se déroule entre 1962 et 1964) et de meurtres graphiques, le film développe donc une hypothèse parfaitement farfelue selon laquelle Albert DeSalvo, reconnu coupable de l'assassinat de treize femmes, ne serait en fait qu'un minable copycat et se serait accusé des meurtres à la suite d'une rencontre en prison avec le véritable «étrangleur de Boston», un dénommé Frank Azarian. Ce dernier, avec l'appui de son avocat, aurait persuadé son compagnon de cellule de le «remplacer» afin de partager le gros pactole promis par la notoriété déjà établie de DeSalvo (ciné, télé, bouquin etc...). C'est paradoxalement cette confrontation entre le soi-disant vrai tueur et son pigeon qui donne un peu de consistance à l'ensemble. Le personnage du détective interprété par Andrew Divoff ne sert absolument à rien, sinon à relever le niveau d'une interprétation boiteuse (le blackos qui joue le chef de la police a l'air d'un rappeur en contrat emploi-solidarité).

dimanche 2 août 2009

Salve de séries B en DVD (3)

Troisième livraison de séries B vues dernièrement en DVD

Snakes on a train de Peter Mervis (A.K.A. The Mallachi Bros).


Tiens donc, une production The Asylum, depuis le temps que j'entends parler de cette boite de prod', j'étais impatient de découvrir ses méfaits. Pour rappel, The Asylum, co-fondée par David Michael Latt, qui a fait ses armes comme réalisateur de zèderies oubliables (dont une suite sans intérêt du déjà bien nul Scarecrow), s'est spécialisée dans le bis au sens authentique et littéral du terme en reproduisant, ou plutôt en anticipant les futurs gros succès du box-office. On doit à cette compagnie fort opportuniste des titres aussi évocateurs que Transmorphers, 2012 Doomsday ou encore The Da Vinci Treasure. La plupart de ces productions au budget microscopique sont destinées au marché américain ou anglophone, d'où la rareté de ces titres en France. Hormis un titre et un visuel évidemment copiés sur le fort sympathique Snakes on the plane, ce Snakes on a train est assez éloigné du film dont il s'inspire. Une Mexicaine victime d'une vieille malédiction Maya la faisant régurgiter des serpents (?!) embarque clandestinement dans un train de nuit qui doit la conduire à Los Angeles afin d'y rencontrer un chamane susceptible de la guérir. Une fois à bord, les bestioles contenues dans des bocaux (pourquoi ne pas les tuer ?? mystère...) s'échappent et sèment la mort dans les wagons. Reposant sur des kilos d'invraisemblances (la nana vomit des serpents minuscules mais les passagers sont attaqués par de gros pythons et autres boas), souffrant d'une interprétation déplorable assurée par des membres de l'équipe technique, la chose distille pourtant, et ce en partie grâce à l'image très laide (c'est un comble !), une ambiance glauque ponctuée de moments plutôt couillus, comme celui où une fillette est engloutie toute crue par un reptile affamé. Bref, nous tenons là en fin de compte un nanar convenable, jusqu'à.... jusqu'à la séquence finale dont les effets numériques sont parmi les plus abominables jamais vus sur un écran. Possédée par le mauvais sort, l'héroïne se transforme en serpent gigantesque qui avale le train avant de se volatiliser par on ne sait quelle magie. C'est ce que l'on appelle pêcher par gourmandise...


Catacombs de Tomm Coker et David Elliot avec Shannyn Sossamon.


Attention daube ! A peine l'héroïne (la mignonnette Shannyn Sossamon, seule raison valable de visionner cette immonde bêtise) débarque-t-elle à Paris pour y retrouver sa frangine que quelque chose, déjà, cloche : les douaniers français qui l'accueillent à l'aéroport ont un drôle d'accent slave ou assimilé. Une grosse dame en uniforme marmonne même un surprenant «Comprendrez-vous français ?». En deux, trois plans nous aurons vite compris que l'aéroport de Roissy se trouve en fait à Bucarest, où ont été reconstituées les catacombes parisiennes. De Paris, la vraie, il faudra simplement se contenter d'une dizaine de plans d'extérieur tournés à la va-vite et sans autorisation (avec en prime, le regard des passants vers la caméra). Uniquement motivés par l'aura sinistre de nos fameux sous-sols mortuaires, prétexte à une histoire stupide de rave party souterraine compromise par la présence d'un fou meurtrier, les producteurs ne se soucient guère de crédibilité. Peu importent donc les inscriptions sur les parois écrites dans un français approximatif et l'accent ridicule des figurants (parmi lesquels j'ai reconnu Cabral Ibacka, célèbre vedette de la télévision roumaine), comptons plutôt sur l'ignorance crasse d'une audience américaine qui n'y verra que du feu. De toute évidence le film n'est pas destiné à être vu en VO par un spectateur de l'Hexagone. Anecdote amusante : évoquant les véritables catacombes reconstituées en studio, l'actrice Alecia Moore (plus connue comme chanteuse sous le nom de Pink) affirme sur le mini-film du tournage «Un de mes amis les a visitées et m'a montré des photos, c'est très ressemblant». Autant que je m'en souvienne, prendre des photos à l'intérieur des catacombes n'est pas autorisé. Mais bon, la blondasse a vraiment l'air de savoir de quoi elle parle....Rutger, ce cigare est trouche ! (The Hunt for Eagle One)


The Hunt for Eagle One de Brian Clyde avec Mark Dacascos, Theresa Randle et Rutger Hauer.


Un film de guerre dans la jungle philippine, comme au bon vieux temps. J'adore ! C'est une production Corman, ce qui est fort séduisant, en association avec le regretté Cirio H. Santiago, ce qui est encore plus séduisant. Et en plus, il y a Rutger Hauer qui mâchouille un gros cigare ! Un cahier des charges relativement bien respecté, avec surabondance de fusillades, d'explosions, de sauts de trampoline et de refrains patriotiques à la noix. On se croirait revenu aux grandes heures de la Cannon, avec Mark Dacascos en Chuck Norris chargé de liquider un chef terroriste et libérer par la même occasion une femme-sergent faite prisonnière par les rebelles. Bien sûr, l'histoire est adaptée aux circonstances actuelles, l'ennemi est donc «le N°2 d'Al-Qaeda en Asie-Pacifique », un sale brute chevelue nommée Abubakar qui défie le gouvernement philippin dans la province musulmane de Mindanao. Le salaud périra criblé de balles en marmonnant des trucs du genre «les infidèles seront anéantis par la volonté d'Allah !» Qu'on se le dise, Roger Corman est toujours dans la partie, il a même embrayé sur une suite plutôt honorable, The Hunt for Eagle One : Crash Point, avec la même distribution, moins Rutger mais plus Jeff Fahey, où les troufions doivent cette fois retrouver les gredins qui ont dérobé un appareil permettant de contrôler à distance les avions de ligne.



Living Death de Erin Berry avec Kristy Swanson.

Un jeune millionnaire arrogant est empoisonné par son épouse et son avocat qui veulent s'approprier ses biens. Mais le flambeur n'est pas vraiment mort et revient se venger... Un curieux objet que ce Living Death, sorte de téléfilm croisé avec un inédit vidéo. Téléfilm car tout y est uniformément plat et sans saveur, de la réalisation à l'intrigue en passant par l'interprétation. Inédit vidéo car on y voit, de temps à autre, des choses un peu crasses, comme des intestins ôtés d'un ventre, un outil planté dans un œil ou des bras arrachés par un instrument de torture. Rien que l'on n'ait déjà vu autre part, mais de quoi faire passer un agréable moment, en compagnie de l'ex-Buffy Kristy Swanson, qui a pris du poids mais joue toujours comme un pied. Produit par l'équipe canadienne déjà responsable de Dead Mary (cf. plus bas).


Mammoth de Tim Cox avec Vincent Ventresca et Tom Skerritt.


Proprement affligeante, cette histoire de mammouth ramené à la vie par la chute d'un météorite d'origine extraterrestre ! L'animal, conservé en état de cryogénisation dans un musée de Louisiane, s'évade et sème la terreur dans la campagne roumaine... là où la seconde partie du film a été tournée. La seule originalité de ce gloubi-boulga indigeste réside dans la nature de l'ennemi, un mammouth, animal qui n'avait jusque là pas encore été ajouté au tableau de chasse cinématographique. Ce dernier est entièrement crée en images de synthèse. Pour le coup, soyons honnêtes, ce n'est pas trop mal foutu. Le vrai mammouth était couvert de fourrure, celui-là ne l'est pas, mais bon, nous mettrons cette anomalie historico-scientifique sur le compte de la parenté pseudo-extraterrestre de la créature. Il ne faut pas s'attendre à d'incessants assauts sanglants, le film étant produit pour la chaîne Sci-Fi Channel, nous n'avons droits qu'à une décapitation hors-champ, un empalement vu de loin et un piétinement partiellement coupé au montage. Le reste est fait de courses dans les champs de maïs et de blabla exaspérant entre le brave docteur (Vincent Ventresca, aussi expressif qu'un Playmobil) et son paternel (Tom Skerritt, qui est tombé bien bas). Conscients qu'il n'y a pas de quoi aller bien loin, les scénaristes se tournent vers l'humour, les personnages crétins et les jeux de mots graveleux. Ça n'arrange pas les choses, au contraire...



Salve de séries B en DVD (2)

Rest Stop de John Shiban avec Jaimie Alexander.

Les toilettes publiques sur le bord des routes ont déjà été le théâtre de morts violentes dans une flopée de films d'horreur, généralement le temps d'une scène (en préambule d'un Halloween notamment, je ne me souviens plus duquel) sans que l'action ne s'y déroule entièrement, à la différence du motel, de la station-service ou de la cabane abandonnée. C'est désormais chose faite avec cet excellent petit survival bien saignant focalisé sur le face-à-face entre une jeune Texane et le sadique qui hante les lieux. Parti pour commencer une nouvelle vie à LA, un couple a le malheur de faire une halte sur une aire de repos où sévit un redneck en pickup. Alors que la fille se soulage dans les toilettes répugnantes, son petit ami disparaît, et la voilà seule à la merci du psychopathe. Ce dernier reste tout au long du film une silhouette lointaine, dont le visage n'est dévoilé que par parcelles via des gros plans vicieux (il suce un doigt de l'héroïne avant de l'arracher avec ses dents jaunies). Langue sectionnée, jambes écrasées, cuisse travaillée à la perceuse, les morceaux de boucherie ne manquent pas, parmi moult autres friandises (dont une famille de bigots aliénés qui cache un enfant difforme dans son camping-van). C'est sale, méchant, grossier, mais humble, généreux et parfaitement maîtrisé. A découvrir.

Prey de Darrell James Roodt avec Bridget Moynahan et Peter Weller.


Lorsque se présentent à nous les protagonistes de l'intrigue (une famille recomposée avec papa, belle-maman, fifille et fiston), qui seront aussi les victimes potentielles d'une attaque de lions dans la savane africaine, on devine à l'avance que la tuerie annoncée n'ira pas bien loin, car chacun sait que les morts d'enfants au cinéma sont presque toujours sujettes à scrupules (tout le monde n'a pas l'audace d'un Nick Palumbo qui ose un meurtre d'enfant bien dégueulasse dans Murder-Set-Pieces). Trois victimes, c'est d'ailleurs ce à quoi se réduit l'hécatombe. Pas de quoi crier au scandale toutefois car Prey prend davantage sa source du côté de Cujo ou de Jaws que des Rats de Manhattan. La tension l'emporte sur l'hémoglobine. On appréciera donc le recours presque exclusif (mises à part quelques gerbes de sang numériques exagérément visibles) à de vrais animaux parfaitement dressés lors des assauts des carnassiers contre la Jeep où sont réfugiées les touristes. A la recherche de sa famille, Peter Weller semble pressé de rentrer chez lui avec son petit chèque sous le bras. Également tourné en Afrique du Sud, The Breed, qui montre l'attaque d'une meute de chiens enragés contre un groupe de jeunes gens sur une île déserte, fait également appel à de vrais clébards, une qualité non-négligeable à l'heure où les effets numériques sont légion. Deux bons films de bébêtes voraces.


Against the Dark de Richard Crudo avec Steven Seagal et Keith David.


Revenu à la maison dans l'idée de rehausser la qualité de sa filmographie (les pas trop mauvais Pistol Whipped et Urban Justice allaient dans ce sens), après une enfilade de séries Z épouvantables torchées dans une décharge roumaine, Steven-la-cigale a de nouveau succombé à l'appel de l'Est pour les besoins d'un machin intitulé Against the Dark. Bon, cette fois, Steven avait une bonne raison car il s'agissait d'un film d'horreur, genre dans lequel notre panda bouffi ne s'était encore jamais illustré. Mieux qu'un film d'horreur, un film de zombies cannibales post-atomique. J'étais curieux de voir ça. Mais après ingurgitation, la digestion passe mal, et cela pour une raison bien pénible à énoncer pour le Seagalophile endurci que je suis : la présence de Steven Seagal ! Car si Against the Dark est loin d'être une réussite, on y décèle toutefois les efforts de chacun (cf. le film du tournage présent en bonus sur le DVD) pour rendre la chose regardable. Puis arrive Steven. La démarche lourdaude, l'œil fixe, la voix monocorde, le gugusse n'en a strictement rien à cirer, pourvu qu'on lui file son enveloppe. Pourtant relégué à un rôle mineur, celui que l'on surnommait jadis «le saumon agile» parvient en quelques minutes à ruiner le travail d'une équipe. Tu en as assez fait, Steven, il serait judicieux de te faire un peu oublier... pour un temps...


Buried Alive de Robert Kurtzman avec Tobin Bell.


Une bande d'ados très cons (tiens, en voilà d'autres) s'offrent du bon temps dans une maison où jadis une dame fut enterrée vivante. L'esprit vengeur, elle revient sous la forme d'une face de pizza avariée pour dessouder la jeunesse pécheresse (on ne peut pas lui donner tort)... Un film qui suscite l'interrogation : comment Robert Kurtzman, le K des studios de maquillage KNB, le créateur du Wishmaster, a t-il pu accoucher d'une telle cochonnerie ? C'est ennuyeux, les effets spéciaux sont réduits à peau de chagrin, les acteurs sont calamiteux, même un débutant n'aurait pas fait pire. Vraiment, Robert, tu devrais avoir honte... Ah, mais on me dit que Tobin Bell rôdait dans les parages en attendant de tourner Saw 12 ! Ça méritait un film, c'est sûr...


The Tripper de David Arquette, avec Thomas Jane, Lukas Haas et Paul Reubens.


Non content d'avoir donner à Schwarzy l'envie de suivre ses traces, Ronald Reagan fut aussi l'un de ces Présidents pleins de haine et de rancœur comme l'Amérique les aime. Il n'aimait pas grand chose, le Ronnie, sauf peut-être les films de Chuck Norris. Des Hippies il aurait dit « Ils ressemblent à Tarzan, marchent comme Jane et sentent comme Cheetah ». C'est d'ailleurs sur cette tendre citation que débute The Tripper, première réalisation de David Arquette, acteur médiocre aux allures d'ado attardé, dont on n'attendait pas monts et merveilles, et encore moins un slasher. Pourtant, le film est sacrément balèze. Il y a d'abord cette excellente scène d'ouverture où quelques militants pacifistes s'opposent à des bûcherons qui veulent abattre un arbre centenaire, jusqu'à ce que l'un d'eux finisse sous la lame d'une tronçonneuse brandie par un marmot psychotique. Plusieurs années après, alors que la région accueille une sorte de Woodstock bis ameutant tous les chevelus du coin, un tueur portant un masque de Ronald Reagan trucide les festivaliers armé d'une hache. Complètement tordu, audacieux et sans crédibilité aucune, The Tripper propose l'alliance subtile du gore et des substances illicites...