Le blog de Jérôme Wybon Forgotten Silver avait évoqué à deux reprises la mise en chantier puis la sortie en DVD d'un documentaire consacré à l'OzPloitation, Not Quite Hollywood, réalisé par Mark Hartley. Le film est en effet sorti en Australie chez l'excellent éditeur Mad Man Films (visuel ci-contre), dans une édition simple et une édition « collector » cartonnée agrémentée de bandes-annonces. Je me suis procuré la première lors d'un séjour à Sydney. Il s'agit d'un documentaire plutôt brillant qui alterne extraits de films et interventions des principaux acteurs qui animèrent pendant presque trois décennies un sous-genre qui bénéficie désormais d'un regain d'intérêt. Parmi les cinéastes emblématiques du genre qui interviennent dans le film figurent George Miller (Mad Max), Tim Burstall (Attack Force Z), Russell Mulcahy (Razorback), Richard Franklin (Patrick, récemment décédé), Brian Trenchard-Smith (Le Drive-In de l'enfer), Simon Wincer (Harlequin), Tony Williams (Montclare, Rendez-vous de l'horreur), Philippe Mora (Hurlement 3 : les Marsupiaux). L'incontournable Tarantino y confie sa passion en tant que fan. On y apprend qu'avant le révolution sexuelle de 1969 la censure en Australie était l'une des plus sévères au monde. On y apprend aussi que sur le tournage de L'homme de Hong-Kong Jimmy Wang Yu traitait ses partenaires féminines avec dédain et se comportait de manière exécrable, de même que Dennis Hopper sur le plateau de Mad Dog Morgan de Philippe Mora. C'est un documentaire vivifiant, foisonnant, qui réunit un nombre impressionnant de personnalités liées de près ou de loin à l'histoire de l'OzPloitation. L'actrice Briony Behets raconte Long Week-End, le comédien Roger Ward s'attarde sur Les Traqués de l'an 2000, Jamie Lee Curtis et Stacy Keach se remémorent avec entrain leur expérience aux Antipodes pour Roadgames, Tarantino se souvient d'une séquence hallucinante dans Fair Game de Mario Andreacchio où Cassandra Delaney est attachée nue à l'avant d'un 4XA et promenée à travers le bush, George Lazenby explique comment, dépité par son éviction du rôle de James Bond, il est revenu dans son Queensland natal pour les besoins d'un improbable film de kung-fu. Bref, c'est riche en anecdotes, jamais ennuyeux, pas avare en extraits de films ni en séquences de tournage. Espérons que Eurocrime, le documentaire que tourne actuellement Mike Malloy sur le polar italien, soit du même acabit.
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