vendredi 18 décembre 2009

Revue de fanzines

Alors que Roberto Tobias vient tout juste d'annoncer la parution du quatrième numéro de Diabolik Zine, voici un rapide passage en revue des fanzines de cinéma bis que j'ai eu dernièrement entre les pognes. J'adresse au passage à ces Messieurs les auteurs/créateurs de ces ouvrages mes plus sincères compliments pour le travail titanesque et passionné accompli. Je serais bien en peine de faire de même. J'ai essayé, et cela n'a fait que conforter mon admiration pour ceux qui perpétuent, malgré des obstacles majeurs (Internet en étant un, quoiqu'on en dise), la tradition du fanzinat francophone.

Après avoir commandé voici quelques semaines les trois volumes "spécial vampires" des Monstres de la Nuit auprès d'Eric Escofier, j'apprends que l'ensemble est vendu 20 euro de moins sur le site de l'association Sin'Art. Enfin bref, passons... Une sacrée entreprise néanmoins que cette collection (à laquelle s'ajoutera peut-être un quatrième tome) qui entreprend d'établir une filmographie chronologique du "film de vampires", de 1922 à 1974. Tout en regrettant la trop grande place accordée aux résumés des intrigues et aux carrières des acteurs/réalisateurs au détriment de la partie critique, ce triptyque riche en illustrations s'avère être une mine d'informations impressionnante, efficace et concise pour qui vient de mâter un film de vampires et cherche un petit quelque chose à lire à son propos. Le premier tome a l'extrême bon goût de nous rappeler les origines historiques du vampire.


Arrivée dans la foulée, la seizième salve du Euro Bis de Bertrand Van Wonterghem constituait pour moi une découverte, et soucieux de constater l'évolution de ce fanzine joliment artisanal (des agrafes en guise de reliure), j'avais aussi commandé le premier numéro. L'existence de l'IMdb sur Internet rend bien anecdotique les nombreuses filmographies de personnalités qui jalonnent le numéro un, et qui semble être une constante dans la ligne éditoriale d'un fanzine qui jouit toutefois d'une identité propre. Le dernier numéro, puisque c'est celui qui nous intéresse, s'éloigne des sentiers battus en revenant en détails sur la carrière d'Osvaldo Civirani, habile artisan du bis dont l'œuvre éclectique méritait bien d'être ainsi décortiquée, et comble une injustice par un hommage à l'acteur anglais Edward Judd.


Avec Prom Night Collector, on atteint là ce dont tout amateur de fanzines rêve la nuit : un énorme pavé compilant les publications successives (dont certaines inachevées) de l'auteur (l'érudit Frédéric Mathieu), qui ne s'encombre pas de remplissage inutile et aligne des tonnes et des tonnes de critiques, commentaires, réflexions, analyses et reportages. Les aspects esthétiques et ergonomiques étant également très soignés (belle couv', reliure professionnelle), feuilleter la chose se révèle un plaisir absolu. On ouvre, on parcourt les pages dont le moindre espace est utilisé à bon escient, on s'arrête sur la critique d'un film vu récemment, puis on continue... indéfiniment. Il n'y est d'ailleurs pas toujours question de cinéma bis, puisque de nombreux articles de fond traitent de sujets aussi passionnants que peu explorés, tels que les westerns de Hopalong Cassidy, les films de propagande soviétiques ou encore la carrière d'acteur d'Elvis Presley.

jeudi 17 décembre 2009

Laura Gemser parle d'Emanuelle

Cela ne date pas d'hier (2000), mais étant donné que Laura Gemser n'est jamais pressée de sortir de sa réserve pour évoquer sa carrière, mieux vaut ne pas s'en priver. On peut trouver sur Youtube une courte interview de Laura extraite du documentaire "Emanuelle - A Hard Look" réalisé par Alex Cox, un baroudeur au parcours atypique, capable de réaliser un étonnant western sud-américain (Walker) comme d'apparaître comme acteur dans un très bon film colombien (Rosario Tijeras).


Ce document audiovisuel est sans doute ce que l'on pourra trouver de plus récent concernant Laura, dont l'après-carrière reste mystérieuse. On s'étonne de certains propos de la (toujours) belle Indonésienne, lorsqu'elle déclare notamment: "It's hard to make love with women. I mean, it's really hard. But, you know, you get paid for it, so you do it. You just... do it."

La petite phrase qui conclut l'extrait est sans appel : "A little bit tired of doing this, I was trying to do some other kind of movies. But... I had that label on me, and it's very hard to get out of it. So I said 'I hate it,' so I stopped doing it."

Pourtant, même si Laura Gemser est rarement apparue dans un film sans se déshabiller au moins une fois - pas plus tard qu'aujourd'hui, j'ai regardé le hautement "nanardeux" L'épée du Saint-Graal de D'Amato où elle intervient quelques minutes toute habillée, étant aussi créditée comme "costume designer"- sa filmographie révèle de bien curieuse surprises. Telle sa contribution à Love Camp (éditée en VHS par Erotic Video, visuel ci-contre), une fable érotique tournée à Chypre par l'Autrichien Christian Anders, qui interprète et produit également la chose. Laura incarne le gourou d'une secte vivant en autarcie dans un «camp d'amour» où les adeptes peuvent copuler en toute liberté. Un bon prétexte pour déshabiller tout le monde, et Laura en particulier qui s'adonne à de nombreux plaisirs bisexuels. Gabriele Tinti est de la partie, et comme à chaque fois qu'il joue aux côtés de sa femme, il finit par mourir. Reste que ce Love Camp, déniché au milieu d'un bac de pornos, emporte toute ma sympathie.



Mort d'une tronche

Je n'étais pas au courant. Une "gueule" du cinéma français, Dominique Zardi, est décédée au cours du mois de décembre à l'âge de 79 ans. D'une carrière vouée aux apparitions ou aux rôles secondaires, on retiendra surtout ses nombreuses contributions à l'œuvre de Jean-Pierre Mocky (jusque dans les derniers films de ce dernier). Pour ma part, je l'avais revu dernièrement en tueur dans l'excellent Ils... de Jean-Daniel Simon.

mercredi 16 décembre 2009

"L'Ordre" retrouvé chez Doriane Films

Hier j'ai regardé Punishment Park de Peter Watkins. Un choc. Une merveille de docu-fiction, qui impressionne par sa virtuosité et son audace filmique bien plus qu'il n'interroge les accès paranoïaques de notre société. La version que j'ai visionné provient d'une cassette VHS éditée par Doriane Films. Intrigué, je me renseigne et apprends que Doriane Films existe encore et a réédité la quasi-totalité de son catalogue en DVD (y compris Punishment Park qui cette fois, support DVD oblige, est accompagné de deux courts de Watkins). En naviguant sur le site Internet de la société, on découvre un catalogue édition/distribution fort intéressant, rempli de films que l'on pensait invisibles. J'ai eu ainsi la surprise de constater que L'Ordre, un documentaire électrisant du grand Jean-Daniel Pollet que j'avais eu l'occasion de voir il y a peut-être cinq ans, figure au menu d'une compilation de courts et moyens-métrages du cinéaste (visuel ci-dessous). Et moi qui croyais que cette puissante et silencieuse immersion parmi des lépreux parqués sur une île grecque, qui figure en tête des mes documentaires favoris, n'avait jamais bénéficié des nouveaux moyens de distribution ! A commander pour Noël...

dimanche 13 décembre 2009

Turkish Vendetta

Turkish Vendetta, c'est le nom d'un documentaire sur les films d'auto-défense réalisés en Turquie pendant l'âge d'or du cinéma populaire dans ce pays. Ce documentaire, produit par Sinematik (dont le blog paraît bien sympathique pourvu que l'on comprenne le turc) résume dans les grandes lignes les aspects du "vigilante movie" à la byzantine, entrecoupé de nombreux extraits de films où apparaissent les principales figures du genre (Yilmaz Güney et Cüneyt Arkin entre-autres). Un doc très simpliste qui a toutefois le mérite d'éclairer notre curiosité sur une frange toujours largement méconnue du cinéma-bis qui, par son manque de visibilité, continue d'attiser tous les fantasmes chez les bissophiles occidentaux. Un doc que l'on retrouve en bonus sur le DVD de Cellat, The Executioner, la fort appréciable réplique ottomane de Death Wish, édité par Onar Films. Cela nous donne l'occasion de louer ici-même le travail archéologique de Onar Films, maison d'édition basée en Grèce qui est à ce jour la seule et unique en Europe à distribuer, toujours en quantité ultra-limitée et munis de sous-titres anglais, des films variés (fantastique, giallo, super-héros...) issus du cinéma populaire turc. A l'exception notable de Mondo Macabro (via un "2 en 1" réjouissant incluant Tarkan vs. The Vikings), nul autre que Onar ne s'est risqué sur ce marché de niche, agrémentant généreusement les quatorze titres de son catalogue de bonus rares (documentaires, affichettes).

mardi 8 décembre 2009

Les films de Harry Novak en DVD

Le cinéma d'exploitation et le cinéma-bis ont souvent été une affaire de producteurs. Sans les Dick Randall, David F. Friedman, Fabrizio De Angelis, Robert de Nesles et confrères, nous n'aurions pas eu beaucoup d'éléments pour définir justement une certaine frange du cinéma de genre. Les collections consacrées à ces financiers de l'ombre sont bien peu courantes pour que l'on évoque ici même le travail remarquable de SoDemented Cinema, un éditeur basé aux Pays-Bas qui a crée une collection intitulée «The films of Harry Novak», du nom de cet Américain qui, au cours des années soixante et soixante-dix, a produit une estimable quantité de films dénudés. C'est à lui que l'on doit The Sinful Dwarf, coquinerie délicieusement perverse tournée au Danemark que l'on avait soudainement (re)découvert au moment où Severin Films la sortait en DVD. Peu avaient alors mentionné que, plus près de nous, SoDemented Cinema avait déjà édité une galette fort recommandable de ce truc bien tordu s'intéressant à une maison-close clandestine où quelques jolies captives nues sont retenues et abusées par une mère-maquerelle et son fils, un nain vicieux et hideux. Les autres DVD de la collection «The films of Harry Novak» sont visibles ici-même.

vendredi 4 décembre 2009

Avec M. Sarkozy dans le rôle de l'assassin...

Une anecdote amusante. Engagé dans un cycle "cinéma hongrois en VHS" (sur lequel un de nos fanzines serait bien inspiré de se pencher), je suis tombé sur un film intitulé La victime, édité par Socai. Histoire policière assez terne, très mal doublée en français, la chose a la particularité de compter au générique un certain Zoltan Sarközy, probablement un lointain cousin de notre Président, dans le rôle de l'assassin ! Pour preuve, j'en veux l'agrandissement du détail de la jaquette ci-après*.


* Les visuels ayant disparu du site, je ne peux plus vous montrer ce detail.